Le pouvoir d’achat du citoyen algérien ne cesse de s’éroder, et cela, à cause de la spéculation qui caractérise les prix des denrées alimentaires première nécessité. L’augmentation du SNMG risque, ainsi, de ne pas arranger les choses, d’autant plus que les 3 000 dinars qui ont été ajoutés, lors de la dernière tripartite, ne seront «effectifs» qu’à partir du mois de janvier prochain. Et puis, plusieurs travailleurs ne sont pas satisfaits de cette augmentation car, selon eux, celle-ci est insignifiante.
Les prix des produits alimentaires ont connu une tendance haussière dans les magasins d’alimentation générale. C’est le constat que nous avons établi, lors d’une tournée, dans quelques épiceries de la Capitale.
D’ailleurs, les quelques épiciers que nous avons abordés, à ce sujet, n’ont pas écarté d’autres augmentations dans les prochains jours. Dans les magasins d’alimentation générale, sis à Belcourt, à titre d’illustration, le paquet de 250g de café est cédé à 140 dinars tandis qu’il était proposé à 120 dinars auparavant.
Idem, pour le sucre qui est proposé à 90 dinars le kilogramme, alors qu’il se vendait à 80 dinars quelques jours avant. Les prix de l’huile de table s’oscillent entre 130 et 150 dinars le litre. Les légumes secs ne sont pas, par ailleurs, épargnés par cette «hausse» qui ne cesse d’affecter le pouvoir d’achat du citoyen. Les lentilles et les pois chiche, à titre d’exemple, sont, respectivement, cédés à 150 et 190 dinars le kilo.
Il faut dire que même si le lait et le pain, deux produits essentiels, restent toujours subventionnés par l’État, les citoyens ne savent plus où donner de la tête.
Certains d’entre eux sont allés plus loin, en affichant leurs craintes de voir les prix de ces deux produits précités augmenter. Ils n’arrivent plus à cerner les raisons d’une telle «hémorragie». «Les prix des produits de base ont subi une augmentation, avant même l’application des décisions de la dernière tripartite », dira un sexagénaire, rencontré devant une épicerie à Belcourt.
Et de s’interroger «Comment voulez-vous qu’un simple citoyen fait face à cette augmentation avec un maigre salaire ?» Dans ce sens, une autre dame a déclaré que «cette augmentation du SNMG ne sert à rien car, poursuit-elle, à chaque fois que le gouvernement annonce une petite hausse dans les salaires des travailleurs, les prix des produits alimentaires connaissent, de leur part, une augmentation».
Louisa Aït Ramdane
FACE À LA FLAMBÉE DES PRIX DES FRUITS ET LÉGUMES: LE CONSOMMATEUR FUIT, LES MARCHANDS FERMENT
Au cours de cette dernière semaine, les fruits et légumes ont accusé des hausses de prix remarquables. Au marché couvert, à Kouba, les étals des fruits et légumes font carrément fuir les clients qui tournent en rond. La laitue et la tomate sont affichés à 100 dinars, courgettes et aubergines sont à 70 dinars, carottes et poivrons fixés à 60 dinars, l’haricot vert par contre ne descend pas audessous des 140 dinars, la pomme de terre monte au plafond, à 50 dinars le kilogramme. «Au rayon» des fruits de saison, pas de concession non plus.
Le raisin balance entre 160 dinars et 250 dinars le kilo, la pastèque caracole à 50 dinars, les pommes entre 120 et 180 dinars, et les dernières récoltes des figues fraîches arrivent à 160 dinars. Les acheteurs sont nombreux. Après avoir fait trois fois le tour du marché, une ménagère hésite toujours et finalement part sans acheter. Elle n’est pas unique dans son cas, d’autres «visiteurs» quittent le marché couvert de Kouba, le couffin vide. «On regarde avec les yeux, mais on ne peut rien acheter», lance une femme.
Une dame rencontrée dans les allées du marché, nous a confié : «À présent, en face de la hausse des prix, je me trouve incapable de satisfaire la demande de mes petits de quelques caprices.»
D’après un vendeur, l’augmentation des prix est décidée, à la base, par les mandataires du marché de gros. «Ajoutons à cela, poursuit-il, cette période généralement propice aux affaires.» «Nos concurrents vendent tout et n’importe quoi à des prix défiant toute concurrence pour des raisons évidentes que l’on ne doit pas ignorer», souligne-t-il, faisant allusion aux impôts, à la sécurité sociale et aux visites d’inspecteurs de la direction du commerce.
Un autre marchand justifie la flambée par le nombre «insuffisant» de grossistes et détaillants, d’après lui, ils sont nombreux à arrêter leur activité, à fermer leur magasin. Et d’illustrer son propos : «La plupart des magasins de fruits et légumes situés à la cité El-Bahia (de Kouba, ndlr), sont fermés. Les marchands de détails se trouvent dans l’impossibilité de faire face aux prix du gros.»
Lynda Mellak