La procréation médicale assistée (PMA) ou l’assistance médicale à la procréation (AMP) est un ensemble de pratiques cliniques et biologiques afin de permettre à des couples infertiles d’avoir un enfant
Quelque 300.000 couples sont concernés par ce problème sociétal estimé à 7% en Algérie, à savoir l’infertilité.
On l’attendait comme le Messie. Enfin, un centre de procréation médicalement assistée (PMA) vient d’être inauguré, mardi, au niveau du service de gynécologie, obstétrique du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nafissa-Hamoud d’Hussein Dey. En effet, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M.Djamel Ould Abbès, en inaugurant ce centre, a indiqué que «l’objectif est de répondre au mieux aux besoins des couples inféconds et d’assurer à ceux démunis l’accès aux techniques d’assistance médicale à la procréation qui enregistrent actuellement une maîtrise parfaite liée à un savoir-faire, avéré, dans le domaine».
Pour ceux ne qui ne connaissent pas la procréation médicale assistée (PMA), cette pratique, qui est appelée aussi assistance médicale à la procréation (AMP) et procréation assistée médicalement (PAM), est un ensemble de pratiques cliniques et biologiques où la médecine intervient plus ou moins directement dans la procréation afin de permettre à des couples infertiles d’avoir un enfant. Par ailleurs, elle ne se réduit pas à la fécondation in vitro (FIV) qui n’en est qu’une des méthodes. C’est une bonne nouvelle tant que l’infertilité constitue à travers le monde un problème de santé publique. Il est bien de faire savoir que l’incidence de la fertilité est estimée entre 8% et 10% des couples au niveau mondial.
En Algérie, elle est de 7% des couples selon l’Enquête nationale sur la santé de la famille «Easf 2002» et l’enquête Papchild en 1992 et Mics 3 en 2006. Ainsi quelque 300.000 couples sont concernés par ce problème sociétal en Algérie. Dans ce sens, le ministre a souligné qu’«au niveau national, au-delà du problème médical et de la réponse thérapeutique que nous devons y apporter, l’infertilité constitue trop souvent une source de conflit au sein de la famille avec de fortes répercussions au plan psychosocial, car elle conduit dans les cas extrêmes à la dissolution de la famille». Certes, l’ouverture de ce centre dans le secteur public est une opportunité pour les couples aux revenus modestes. Selon les responsables du service, elle leur permettra de bénéficier d’une prise en charge totale et gratuite. A ce titre, «la prévention et la prise en charge de couples infertiles font partie intégrante des objectifs nationaux de santé et tout particulièrement de la santé reproductive», a fait savoir M.Ould Abbès. Et d’ajouter: «Il s’agit dans ce cadre d’assurer la disponibilité et l’accès aux techniques d’AMP pour les cas d’infécondités avérés justiciables de ce type de traitement.» De même, il est à noter que le secteur privé compte actuellement neuf centres de PMA et sa réussite se chiffre en milliers de naissances ces dernières années. L’objectif maintenant est donc d’étudier les voies et moyens pour étendre ces prestations au niveau du secteur public, dans un souci d’équité en matière d’accès aux soins de haut niveau, et ce, compte tenu du fait qu’il s’agit de prestation relativement onéreuse.
A cet effet, M.Ould Abbès a annoncé que des centres de PMA seront ouverts l’année prochaine dans plusieurs wilayas du pays en plus de ceux déjà existants à Oran et à Constantine.«Dans ce contexte, nous serons amenés aussi à l’élaboration d’un texte de loi sur la biomédecine et la bioéthique dans la perspective de la création d’une agence de biomédecine», a-t-il déclaré.