François Hollande apparaît comme le candidat que les téléspectateurs ont trouvé le plus sérieux au cours de ce débat (48% contre 44% pour Nicolas Sarkozy). Il est aussi apparu comme le plus sympathique, selon 48% des sondés également. Sur ce point, l’écart avec Nicolas Sarkozy est en revanche plus net : ce dernier a été jugé plus sympathique que son rival socialiste par 26% des personnes interrogées seulement, tandis que 26% des sondés ont répondu « ni l’un ni l’autre ». François Hollande, qui a insisté lors de sa conclusion sur l’importance de la proximité du président de la République avec le peuple, a été jugé comme le candidat le plus proche de leurs préoccupations par 47% des téléspectateurs, contre 33% seulement pour Nicolas Sarkozy. 20% des répondants ont toutefois estimé que « ni l’un ni l’autre » des deux candidats n’était proche de leurs préoccupations. Les personnes ayant suivi le débat ont également eu le sentiment que le candidat socialiste était plus sincère (46%) que le président sortant (33%). Ce dernier avait pourtant insisté, en introduction du débat, sur son souhait de faire de ce débat un moment de sincérité et d’authenticité.
François Hollande a également su se montrer plus rassurant, selon 43% des personnes interrogées contre 30% à Nicolas Sarkozy. L’opposition permanente entre les propositions du challenger et le bilan du président sortant, notamment sur les questions d’emploi, de croissance et de pouvoir d’achat, a pu contribuer à ce sentiment. Toutefois, plus du quart des sondés (27%) n’ont été rassurés ni par l’un ni par l’autre. Notons que pour 42% des répondants, c’est le candidat PS qui est apparu comme le plus proche de leurs convictions politiques, contre 39% Nicolas Sarkozy. Sur cette question, 19% des personnes interrogées ont répondu « ni l’un ni l’autre ». Dans le détail, les sympathisants du Modem ont trouvé que François Hollande était apparu un peu plus proche de leurs convictions (35%) que Nicolas Sarkozy (30%), même si 35% ont répondu ni l’un ni l’autre. Les électeurs de Marine Le Pen au premier tour, eux, se sont davantage reconnus dans les propos de Nicolas Sarkozy (51% contre 17% pour François Hollande et 32% ni l’un ni l’autre).
Nicolas Sarkozy, quant à lui, est apparu comme le plus dynamique des deux débatteurs, selon 48% des répondants. Nicolas Sarkozy a aussi été jugé un peu plus crédible que son rival socialiste (44% contre 42%). Il a également perçu comme plus compétent par 47% des personnes ayant suivi le débat contre 41% pour François Hollande.
Au terme de ce débat, le candidat de l’UMP apparaît comme celui qui a le plus la stature d’un Président de la République, pour un téléspectateur sur deux (50%). 43% d’entre eux estiment néanmoins que c’est François Hollande qui a le plus cette stature.
Si, en termes d’image, François Hollande semble avoir pris l’ascendant sur le président sortant, les perceptions sont plus partagées dès lors que l’on évoque le fond et les thématiques abordées.
Ainsi, en matière d’affaires étrangères, prérogative essentielle du chef de l’Etat, c’est Nicolas Sarkozy qui est apparu comme le plus convaincant. Sur la question du rôle de la France à l’international, le président sortant a été jugé comme le plus convaincant par 51% des téléspectateurs contre 30% seulement pour François Hollande. Les personnes ayant suivi le débat ont également trouvé qu’il était le plus convaincant sur l’Europe (49% contre 35% pour François Hollande). Là encore, il capitalise très probablement sur son expérience de chef de l’Etat et son rôle moteur aux côtés de la chancelière allemande dans la gestion de la crise grecque.
Nicolas Sarkozy a également été jugé plus convaincant que François Hollande sur la question de l’immigration (48% contre 34%), thématique sur laquelle il a avancé de nombreuses propositions.
L’actuel président de la République prend également l’avantage sur les questions économiques, en particulier celles liées à la crise que traverse l’Europe. Ainsi, 44% des téléspectateurs estiment qu’il s’est montré le plus convaincant sur les questions d’économie au global (contre 38% à François Hollande). Dans le détail, il est apparu comme le plus convaincant en matière demaîtrise des dépenses publiques (46% contre 34%) mais aussi sur la question de la réduction de la dette (45% contre 33%), même si sur ce thème, 22% des répondants n’ont été convaincus ni par l’un ni par l’autre.
A l’inverse, sur les thématiques phares de sa campagne de 2007 qui pèsent aujourd’hui sur son bilan, c’est son rival socialiste qui est apparu comme le plus convaincant. Ainsi, 45% des personnes ayant suivi le débat estiment que François Hollande a été plus convaincant que Nicolas Sarkozy (27%) sur la question du pouvoir d’achat. 43% trouvent qu’il s’est également montré plus convaincant sur la thématique de l’emploi (contre 34% Nicolas Sarkozy).
Sur la question des retraites, qui n’a été abordée que très succinctement, les perceptions apparaissent très partagées. Nicolas Sarkozy est apparu comme le plus convaincant pour 41% des répondants, quasiment à égalité avec François Hollande (40%).
Alors qu’il a fait de ce sujet l’un des thèmes majeurs de sa campagne, François Hollande a été perçu comme le plus convaincant sur la question de l’éducation, par une majorité des répondants (55%) et le plus convaincant sur la lutte contre les inégalités sociales (58%), devançant nettement le président sortant sur cette thématique (19%).
Au final, lorsqu’on leur demande quel candidat ils ont trouvé globalement le plus convaincant au cours de ce débat, les téléspectateurs positionnent François Hollande (45%) légèrement devant Nicolas Sarkozy (41%).
Enfin, on observe que le débat n’a eu aucun effet sur les intentions de vote des personnes l’ayant suivi, conformément à ce que l’on observe traditionnellement. Interrogés avant le débat, 52% des téléspectateurs avaient l’intention de voter pour François Hollande, 48% pour Nicolas Sarkozy (notons que les intentions de vote des téléspectateurs diffèrent légèrement des intentions de vote mesurées auprès de l’ensemble du corps électoral ; cet écart s’explique par une structure sociodémographique différente de ces deux populations : ainsi, par exemple, les personnes de 65 ans et plus, qui constituent le cœur du socle électoral de Nicolas Sarkozy, sont surreprésentées dans la population des téléspectateurs par rapport à la population dans son ensemble).
A l’issue du débat, le rapport de force n’a pas évolué : 52% des sondés déclarent avoir l’intention de voter pour François Hollande, 48% pour Nicolas Sarkozy. On peut donc, par extrapolation, en déduire que les intentions de vote au niveau du corps électoral dans son ensemble n’ont pas été impactées non plus par ce débat et sont restées stables par rapport à notre dernière mesure d’avant-débat. François Hollande l’emporterait ainsi avec 53% des suffrages contre 47% à Nicolas Sarkozy.
