LFC 2011: De nouvelles mesures pour l’absorption de l’informel

LFC 2011: De nouvelles mesures pour l’absorption de l’informel
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Comment endiguer le marché informel qui gangrène l’économie nationale et fait fuir les investisseurs étrangers? Difficile de trouver la panacée pour atténuer l’impact négatif de ce fléau sur la situation économique du pays.

Le gouvernement Ouyahia a opté pour les mesures incitatives après avoir essayé la manière forte qui a montré ses limites. Ainsi, parmi les dispositions fiscales, des mesures ont été introduites dans la loi de finances complémentaire au titre de l’exercice 2011 pour pousser les commerçants qui exerce dans la sphère parallèle à régulariser leur activité auprès des services fiscaux et de l’administration du commerce.



Le gouvernement prévoit entre autre la mise en place de sites aménagés à leur intention. Ils seront soumis à un régime fiscal préférentiel. Ils auront de ce fait droit à une défiscalisation durant les deux premières années de leur activité. Ils bénéficieront durant la troisième année d’un abattement fiscal de 70%, de 50% la quatrième année et de 25% la cinquième année.

Ils auront donc largement le temps pour avoir pignon sur rue et être en règle avec le fisc et les autres administrations. Selon chiffres officieux, il y aurait quelques 600000 commerçants exerçant dans le marché informel. Près de 70000 d’entres eux sont des grossistes. Ces chiffres reste cependant à confirmer.

Le ministre de l’agriculture avait affirmé dans l’une de ses conférences de presse que 70% du commerce des fruits et légumes était l’apanage de l’informel. Les seuls chiffres officiels datent de 2003. Un rapport du Conseil national économique et social (CNES) avait cité l’existence de 700 marchés illégaux recensés à l’échelle nationale, sur une superficie de 2,7 millions de mètres carrés.

L’office national des statistiques avait en outre souligné dans l’une de ses notes sur l’emploi qu’une personne sur deux travaillait dans l’informel. Le président du Forum des chefs d’entreprises, Reda Hamiani avait soutenu quant à lui que marché informel représente une part de 30 voire 40% de l’économie nationale. Une étude réalisée par cette organisation patronale quantifie la valeur de ce marché.

La part de ce secteur est d’environ 600 milliards de dinars, soit 17% de l’ensemble des revenus primaires nets des ménages algériens. C’est dire l’ampleur d’un phénomène qui nuit gravement à l’économie nationale même si les ménages y trouvent leurs comptes avec les prix concurrentiels affichés dans ces zones de non droit qui échappent à tout contrôle.

Ces marchés sont surtout connus pour écouler les produits contrefaits que ce soit les vêtements, le linge de maison, les chaussures en passant par la nourriture et différents biens de consommation alimentaires et non alimentaires.

Cette connexion entre ces deux pratiques frauduleuses a des effets pervers sur le développement économique du pays. De nombreuses entreprises étrangères qui avaient manifesté leur intérêt pour le marché algérien avaient décidés de ne pas s’y implanter en raison des proportions alarmantes de ces fléaux.

Les commerçants de l’informel seront-ils attentifs aux mesures prises dans la LFC pour leur permettre de revenir à la légalité ? Rien n’est moins sûr. Travailler dans la clandestinité serait plus juteux. Ces mesures doivent donc s’accompagner d’une compagne de sensibilisation pour éveiller un comportement citoyen de ces commerçants.

Yasmine Idjer