Trois photographes. Cent dix photographies pour dévoiler la nouvelle face de l’Indonésie, son évolution, son développement et son ouverture, tout en maintenant les traditions.
Hormis que c’est un pays composé principalement d’îles (17 500), qu’il soit le 4e pays le plus peuplé du monde et le 1er à majorité musulmane pour le nombre de croyants, que connaît-on de l’Indonésie ? Jakarta sa capitale ? Le sommet de Bandung ? L’Indonésie ce n’est pas que cela. C’est une culture, une histoire et une civilisation.
L’exposition “L’Indonésie, 65 années à édifier la République” est une première dans ce genre en Algérie. Organisée par l’ambassade de ce pays d’Asie du Sud-Est, avec le concours du ministère de la Culture et du Centre des arts et de la culture du palais des Raïs, cette exposition de photographies entre dans le cadre de la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance de ce pays.
Les 110 photographies la composant permettront aux visiteurs d’avoir un aperçu d’une Indonésie actuelle, moderne, ouverte sur le monde.
C’est le Palais 23 qui a vu ses murs ornés, samedi passé, par ces photographies, réalisées par trois photographes à la réputation et au talent confirmés, présents lors du vernissage : Dahlan Rebo Pahing (éditeur photo pour des magazines), Mehdi Moeqrie (de mère algérienne, il est né à Alger où il vit et travaille) et Syafri Munardi (cameraman à ses débuts avant de verser dans la photo).
“‘L’Indonésie, 65 années à édifier la République’ est une exposition différente et variée. Son objectif est d’informer sur les derniers événements (…) Elle constitue la face du pays !” a déclaré Mme Yuli Mumpuni Widarso, ambassadrice d’Indonésie à Alger.
À l’entrée du Palais 23 (sqifa) deux photographies, annonciatrices de ce qui attend le visiteur. À l’étage du dessus (west eddar) 60 cadres accrochés, alors qu’au dernier étage, 48 autres y sont visibles. Toutes ces images retracent la vie dans ce pays. Le quotidien est pris sur le vif.
Les trois voleurs d’images ont sillonné l’Indonésie, bombardé de leur objectif tout ce qui pouvait être représentatif : l’agriculture, la poterie, le textile, les grands buildings, les ports, de plaisance et de pêche, l’art du cerf-volant, la marionnette et son théâtre, les différentes étapes de la cérémonie de crémation, l’offrande, la danse, le costume traditionnel, les temples, la Grande mosquée de l’Istiqlal… Tout est passé en revue.
Une panoplie de photographies mettant en relief une nation. Deux musiciens ajoutaient une note de profondeur et de spiritualité à cette exposition, en exécutant des airs traditionnels de la province de Java-West. L’un grattait le kecapi (une sorte de cithare) et l’autre soufflait dans un suling (une flûte). “L’Indonésie, 65 années à édifier la République”, c’est la rencontre entre le passé, le présent et le futur, à la croisée des chemins. Sans artifice, les 110 photographies, l’espace d’une visite, vous font voyager. Plus qu’une découverte d’un pays, c’est l’immersion.
Un abandon total face à une beauté pure. Des paysages envoûtants, d’une beauté à vous couper le souffle. Une vie sociale s’égrenant à un rythme qui ne s’affole pas. Le temps passe sans travestir ce quotidien qui évolue en parfaite harmonie avec la modernité. Et 65 ans après son indépendance, l’Indonésie a su prendre le train du modernisme sans pour autant travestir ses racines.
“L’Indonésie, 65 années à édifier la République”, une exposition de photographies jusqu’au 25 août 2010 au Palais des Raïs, Bastion 23, Alger.