L’exposition « Algérie 1830-1962 » à Paris, « Premier pas de l’armée française pour assumer (ses) crimes coloniaux

L’exposition « Algérie 1830-1962 » à Paris, « Premier pas de l’armée française pour assumer (ses) crimes coloniaux
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L’exposition « Algérie 1830-1962 » à Paris, « Premier pas de l’armée française pour assumer (ses) crimes coloniaux » (universitaire)

Lors du colloque « Algérie 50 ans après : Libérer l’histoire », co-organisé par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologique et historique (Cnrpah) et le quotidien La Tribune, Denis Sébastien, qui a participé au montage de l’exposition, est intervenu sur le rôle de l’image pour libérer l’histoire et jeter des ponts entre l’Algérie et la France.

A ses yeux, cette libération, est « essentielle » afin, dit-il, que la génération coloniale « rende ses droits à l’histoire » pour l’épanouissement des jeunes générations. Cette exposition qui se tient au musée des Invalides (musée de l’armée) inaugurée en mai denier et qui se poursuit jusqu’au 29 juillet, même si elle « met en avant la violence de l’armée française et +celle du Front de libération nationale (Fln)+ », revient sur les « crimes perpétrés par l’armée française depuis 1830 », date de l’invasion de l’Algérie.

Selon Denis Sébastien, il y a eu « plusieurs tentatives pour dissuader » l’armée de monter cette exposition, alors que le public français lui réserve un accueil mitigé : certains anciens militaires, parmi les visiteurs, accusant l’armée française de jouer contre son propre camp, tandis que certains autres visiteurs se disent mieux assumer le passé colonial de la France grâce à cette initiative.

L’exposition consacrée aux images sur la torture ainsi que des photos et des films du Fln, représente, aux dires de l’universitaire un geste « fort de l’institution militaire », même si celui-ci « ne saurait remplacer selon lui, un discours du président de la République ou d’un Premier ministre », de reconnaissance des crimes coloniaux.

Même si cet événement ne peut combler l’absence de discours politique, le simple fait, argumente-t-il, que les autorités politiques aient permis à l’armée française de tenir cette exposition « représente déjà un grand pas en soi », souligne cet universitaire pour qui l’ « enjeu actuel » à travers ce genre d’initiative (colloques historique et expositions de l’armée française) est le « dépassement des mémoires individuelles pour laisser place à l’histoire collective ».