L’expert Eric Denécé : «L’assaut pour libérer les otages d’In Amenas était indispensable»

L’expert Eric Denécé : «L’assaut pour libérer les otages d’In Amenas était indispensable»

L’assaut donné jeudi par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) au site gazier d’In Amenas (Illizi), pour libérer des otages retenus par des terroristes depuis mercredi, était «indispensable» et la fermeté des autorités algériennes a «porté ses fruits», a estimé samedi un expert français dans le renseignement, Eric Denécé. «Un assaut n’est jamais inévitable, on peut toujours décider de négocier.

En revanche, celui d’In Amenas était Indispensable, et la fermeté des autorités algériennes a porté ses fruits : les terroristes ont échoué dans leur tentative grâce à l’intervention rapide des unités spéciales», a déclaré le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R).

Pour l’expert français, si parfois on peut être tenté de négocier pour sauver tous les otages, l’expérience prouve que c’est «toujours une erreur». «Les terroristes qu’on laisse partir avec une rançon en profite pour s’armer davantage, recruter, commettre des attentats aveugles et recommencer de nouvelles prises d’otages», a-t-il affirmé, recommandant, dans un cas de figure comme celui d’In Amenas, «la fermeté».

«Il ne faut pas céder. Mais, cela nécessite énormément de courage politique de la part des autorités et une acceptation de cette fermeté par l’opinion», a indiqué M. Denécé, regrettant que les démocraties européennes, qui sont hyper-protégées, n’aient pas en la matière la «maturité de la population algérienne, qui a été confronté à un terrorisme quotidien pendant 20 ans».

Invité à commenter l’ampleur de l’opération menée par l’armée algérienne et les conditions exceptionnelles dans lesquelles elle est intervenue (théâtre des opérations au fin fond du désert, proximité de l’usine gazière, nombre très élevé de travailleurs pris en otage, usage de ceintures d’explosifs, armements de guerre, etc.), il a relevé que les prises d’otages de masse sont les plus difficiles à résoudre, car cela veut dire, a-t-il dit, que le nombre de terroristes engagés est toujours très élevé pour encadrer les otages.

R. N.