Les phĂ©nomènes d’exportation illicite de capitaux et de surfacturation, dans lesquelles seraient impliquĂ©s des agents Ă©conomiques, auraient pu ĂŞtre Ă©vitĂ©s si la monnaie AlgĂ©rienne Ă©tait convertible.
L’expert en ingénierie financière, Farid Bournani, explique nombre de ces pratiques par le désir d’entrepreneurs de se constituer des encaisses en devises, « restrictifs dans notre législation », afin, selon lui, de faire prospérer leurs  activités à l’étranger.
S’exprimant, mardi, durant l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, celui-ci affirme qu’une partie des infractions à la législation des changes résulte de la non convertibilité du dinar, dont il rappelle que qu’il a été créé en 1964.
M. Bournani dĂ©clare, d’autre part, ne pas partager l’idĂ©e selon laquelle, que dĂ©s lors que se trouve libĂ©rĂ© l’accès aux devises, chaque AlgĂ©rien perçu, on ne sait trop pourquoi, « comme un fraudeur avant d’être un citoyen », va se presser de convertir ses dinars en monnaie Ă©trangère et mĂŞme quitter le pays.
Signalant, d’autre part, que la valeur du dinar est surĂ©valuĂ©e, « parce que son cours est subventionnĂ© artificiellement », il explique qu’afin de permettre sa convertibilitĂ©, il faudrait « dĂ©flater » la valeur de sa subvention.
Il relève, par ailleurs, qu’à partir du moment où existe un écart de cours de la monnaie nationale, entre un marché parallèle et un autre subventionné, « déviance » est alors mise à profit par les importateurs.
Constatant qu’il est trop tard pour passer à la convertibilité simple de la monnaie nationale, en raison, explique-t-il, de la grosse masse d’argent détenue par l’économie informelle, il faudrait, indique-t-il, devoir en passer par un nouveau dinar, une situation à laquelle « on n’échappera pas ».
Pour réaliser cette transition, il préconise de « faire vite » tout en se gardant de ne pas « brutaliser » les acteurs économiques, mais aussi de restaurer la confiance dans les structures dirigeantes de la gouvernance et de lutter sérieusement contre les méthodes bureaucratiques.
Aujourd’hui, déclare-t-il, on commet les mêmes erreurs que par le passé, « comme si nous n’étions pas regardés par l’extérieur ». « La crise que nous allons devoir vivre, prévient-il, va nous demander de devenir extrêmement attractifs, et ce n’est pas par ce que nous faisons aujourd’hui que nous améliorerons la vitrine Algérie ».