Les gouvernements successifs ont tenu 29 rencontres tripartites et bipartites avec le patronat et l’Ugta.
Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens, Abdelmadjid Sidi Saïd, maintient son idée selon laquelle les syndicats africains sont appelés à renforcer leurs capacités pour relever les défis des changements à travers le monde. C’était lors d’une déclaration faite hier à Alger devant les membres de l’Organisation de l’unité syndicale africaine. En plus des délégués africains, l’assistance était composée du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et du ministre du Travail, Tayeb Louh.
Dans son allocution, le secrétaire général de l’Ugta a ajouté que les multiples changements mondiaux et l’ampleur des défis à relever mettent en danger les travailleurs. La riposte viendrait, selon lui, de nécessaires rassemblements et concentrations des efforts des syndicats pour conforter leur présence militante et syndicale aux plans africain et international. Selon lui, il s’agit là d’un devoir et d’un engagement de chaque organisation syndicale. Sidi Saïd a indiqué que l’Ugta agira avec sa profonde conviction pour apporter toute sa contribution afin de donner son éclat au mouvement syndical. Ses convictions sont au diapason du thème du congrès de l’Organisation de l’unité syndicale africaine lié au panafricanisme, au développement économique et aux transformations de l’Afrique.
Des syndicalistes de différents pays africains qui prennent part aux travaux de ce congrès sont intéressés par l’expérience du dialogue social en Algérie. Tayeb Louh et Abdelmadjid Sidi Saïd sont revenus à plusieurs reprises dans leurs discours sur cette expérience. Sidi Saïd rappelle que les gouvernements successifs en Algérie, depuis le début des années 1990, ont tenu 29 rencontres tripartites et bipartites avec le patronat et l’Ugta. Le ministre du Travail, Tayeb Louh, a établi un bilan du développement social en Algérie. Il affirme que le produit intérieur brut par habitant est passé de 4 366 dollars en 2010 à 5000 dollars en 2012. En matière d’emploi, le taux de chômage est passé d’environ 30% en 1999 à 9,96% en 2011 et il a prévu le maintien de cette tendance en 2012 et en 2013.
Le ministre évoque aussi le Fonds national de réserve des retraites financé par l’affectation de 3% du produit de la fiscalité pétrolière. A cela s’ajoute l’augmentation des traitements des fonctionnaires atteignant jusqu’à 50%. Tayeb Louh a affirmé que l’Algérie s’est attelée depuis plus d’une décennie à relancer son économie à travers d’importants programmes de développement et d’investissement. Le rôle du Pacte économique et social signé en 2006 a été rappelé.
Lors des travaux du congrès, le rôle et l’engagement de l’Algérie ainsi que son soutien au mouvement syndical en Afrique ont été soulignés. Le président de l’Ousa, Ahmed Ibrahim Ghandour, a encouragé les syndicats africains à s’opposer aux multinationales qui exploitent les travailleurs et les richesses du continent. Message repris également par Sidi Saïd dans ses déclarations à la presse en marge de l’évènement.
De son côté, le secrétaire général de l’Ousa, Hassen Sunmono, a estimé que le continent est épargné des conséquences de la crise économique qui touche l’Europe et ce, en évitant les politiques néolibérales dictées notamment par le Fonds monétaire international qui conduisent à des faillites. Les pays africains ont agi avec beaucoup de prudence pour échapper aux répercussions de la crise financière et économique mondiale, a-t-il affirmé. Créée en 1973 à Addis-Abeba, l’Ousa oeuvre à la promotion et à la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs et syndicats africains.
Elle mène également des activités en matière d’éducation, de formation et de recherche, et participe à d’autres activités dans différents domaines liés notamment à l’environnement professionnel, la promotion du dialogue social, la prévention et la résolution des conflits.