L’Exécutif sur tous les fronts La rentrée sociale s’annonce difficile

L’Exécutif sur tous les fronts La rentrée sociale s’annonce difficile
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Pour la première fois, le gouvernement s’est vu intercepter son congé annuel, car la poursuite de la chute des prix du pétrole et les risques de voir une nouvelle baisse des réserves de change pousse l’Exécutif à bouger dans tous les sens et sur tous les fronts afin d’éviter une rentrée sociale agitée.



La rentrée sociale s’annonce difficile avec de nouvelles dépenses liées notamment à la rentrée scolaire et autres charges en plus de quelques syndicats qui n’écartent pas le recours à la grève. Tout se passe dans un contexte de crise économique qui ne fait que persister avec la chute des prix du pétrole et le dinar qui est au plus bas niveau.

Dans toutes ses sorties médiatiques, dont la dernière depuis Constantine, jeudi dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal évite de parler d’«austérité» et préfère utiliser le concept de «rationalisation des dépenses».

Dans sa «stratégie» de faire face à cette crise économique qui risque d’être longue, l’Exécutif a commencé par adopter une loi de finances complémentaire pour 2015 qui a ouvert la voie à ce qui est appelée «amnistie fiscale» visant à ramasser l’argent de l’informel même si le gouvernement ne l’appelle pas ainsi.

LG Algérie

Cette loi a aussi apporté de nouveaux impôts mais les fruits de telles mesures ne peuvent être récoltés dans une courte durée.

D’autre part, le gouvernement se dit capable de réduire la facture des importations, alors que pour certains produits la production nationale ne peut satisfaire la demande interne. Dans sa stratégie industrielle, le gouvernement compte aussi créer 12 pôles industriels sachant qu’une grande partie des entreprises publiques restent défaillantes et à chaque fois l’Etat recourt à un assainissement sans que celles-ci n’arrivnt à apporter une valeur ajoutée à la croissance nationale.

A ce propos, une tripartite est annoncée pour le 15 octobre prochain à Biskra pour discuter de la relance de l’économie nationale.

Cependant, il est clair pour tout le monde que diminuer la dépendance de l’économie des hydrocarbures est une ambition qui demande du temps.

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a anticipé la rentrée sociale avec des nouveaux walis qui auront pour feuille de route les dernières mesures annoncées par les services du Premier ministre.

Ces walis seront réunis à la fin du mois, comme annoncé par Sellal, jeudi dernier.

Le mouvement des walis a touché 35 wilayas sur les 48. Sur le front social, le gouvernement a tenu à son engagement sur l’application de la décision portant «abrogation» de l’article 87 bis entrée en vigueur le 1er août mais celle-ci ne semble pas satisfaire les travailleurs dont certains se sont vu gagner 3 000 dinars de plus, ce qui reste insignifiant devant des prix élevés et des charges qui ne s’arrêtent pas avec les rentrées scolaire, universitaire et la fête de l’Aïd pour ceux qui tiennent à sacrifier un mouton.

Dans son message adressé à l’occasion de la Journée du moudjahid célébrée le 20 août, le président Bouteflika a appelé les Algériens à s’unir pour faire face aux difficultés et contre tout esprit pessimiste et défaitiste.

«La célébration de la Journée nationale du moudjahid nous interpelle ainsi que l’ensemble des citoyens et citoyennes, à la différence de leurs obédiences et appartenances politiques, à l’effet de faire front uni contre le sous-développement, sous toutes ses formes, et de nous dresser d’un seul bloc contre tout esprit pessimiste et défaitiste, en consolidant l’espoir et la confiance en soi afin de pouvoir appréhender positivement les difficultés économiques qui se posent aujourd’hui à la planète et de nous projeter ensemble, forts du génie de nos jeunes savants, chercheurs et créateurs, de l’ère du pétrole dans l’ère des technologies de pointe», a ajouté le chef de l’Etat.

Nacera Chennafi