L’exclusion scolaire,Une porte ouverte sur la criminalité

L’exclusion scolaire,Une porte ouverte sur la criminalité

La Gendarmerie nationale propose de réformer le système éducatif pour lutter contre l’exclusion scolaire avant d’atteindre le niveau secondaire

4487 crimes ont été commis par des auteurs ayant un niveau éducatif limité.



Chaque année, des centaines de milliers d’élèves sont forcés de quitter l’école dès leur plus jeune âge suite à leur échec scolaire. Celui-ci est causé en général par leur faible niveau, du manque de stabilité au sein de leur famille, l’environnement social, des transformations économiques, culturelle et sociale ainsi que le chômage et la démotivation pour certains. En effet, ces élèves sont victimes du système éducatif encourageant la médiocité.

De ce fait, la Gendarmerie nationale propose de réformer le système éducatif pour lutter contre l’exclusion scolaire avant d’atteindre le niveau secondaire.

Selon une étude menée par ces services au cours des trois dernières années, pas moins de 4487 crimes liés au vol, assassinat, enlèvement, prostitution, viol et soutien à groupes terroristes, ont été commis par des auteurs ayant un niveau scolaire entre le primaire et le secondaire.

C’est ce qu’a affirmé récemment M.Ghali Beleksir, commandant du groupe régional de la Gendarmerie nationale de la wilaya d’Alger. «Ces crimes sont causés par une tranche de personnes ayant un niveau éducatif limité», a-t-il affirmé.

Pour lui, le sérieux problème réside dans l’absence de prise en charge de ces enfants ou adolescents en vue de l’absence et de la non-fiabilité des établissements de formation professionnelle et de ceux d’apprentissage. «Ces recalés du scolaire, dès un très jeune âge, soit avant d’atteindre le palier secondaire, n’ont pas où aller. Ils sont livrés à eux-mêmes sans qu’on leur donne une alternative pour les intégrer dans la société», a-t-il souligné. Ce qui fait d’eux une proie facile pour des criminels et délinquants de tous bords. Par conséquent, ils se trouvent impliqués dans des actes criminels. «3118 d’entre eux ont fini derrière les barreaux», a-t-il fait savoir.

Ainsi, M.Beleksir a insisté sur le fait que les établissements scolaires doivent donner aux élèves qui ont échoué leur passage au collège ou au lycée l’occasion de poursuivre leurs scolarisation au sein de leurs établissements jusqu’à l’âge secondaire au minimum pour réduire la criminalité.

Il est temps, a-t-il indiqué, de réfléchir sérieusement pour trouver des solutions efficaces afin d’arrêter cette hémorragie sociale en réduisant principalement les causes de l’échec scolaire qui a des répercussions sur toute la société et menace la stabilité de la vie publique. Pour leur part, les divers syndicats de l’éducation et les différentes associations de parents d’élèves accusent les directeurs des établissements scolaires d’être les seuls responsables de cette situation puisqu’ils refusent de permettre aux élèves qui ont triplé la même année ou qui ont dépassé un certain âge de se scolariser au sein des établissements qu’ils dirigent, sans s’inquiéter à leur sort. Cette illégale pratique est très courante. Ces dernières années ont connu une surcharge terrible des classes surtout celles de première année du moyen et du secondaire.

Ainsi, les syndicats appellent à la restitution de la classe de 6e année au palier primaire pour absorber cette surcharge et promouvoir le niveau scolaire des élèves.