L’excédent financier algérien rapetisse

L’excédent financier algérien rapetisse

L’excédent financier algérien rapetisse et c’est le représentant de l’association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef) qui l’annonce

L’excédent financier algérien rapetisse et c’est le représentant de l’association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef) qui l’annonce. L’excès de liquidité enregistré au sein de la sphère bancaire algérienne ces dernières années est en «nette diminution» et pourra «disparaître» complètement vers la fin du premier semestre 2014, a annoncé hier Abderezzak Trabelsi, délégué général de l’Abef, à l’agence de presse algérienne APS.

«C’est vrai qu’il y a eu un excès de liquidité ces dernières années au sein de nos banques mais il a commencé à baisser (…) et pourra disparaître vers la fin du premier semestre de 2014», a indiqué M. Trabelsi, précisant que ce phénomène relevait d’une situation tout à fait «normale et cyclique» au sein de toute sphère bancaire. «Il faut se féliciter de cela (niveau d’excès de liquidité) parce que ce niveau est assez élevé chez nos voisins marocains et tunisiens», a fait remarquer M. Trabelsi.

Cet excès de liquidité s’explique, selon M. Trabelsi, par la baisse de la demande de financement publique. «Mais avec les projets d’investissement publics engagés ces dernières années, cet excès a baissé significativement, surtout que l’autorité de régulation monétaire vise en parallèle à la faire réduire.» «Cette baisse sera traduite par une reprise de l’activité interbancaire en 2014», a-t-il encore assuré. La liquidité bancaire, restée stable au premier trimestre 2013, s’est contractée au second trimestre à

2 542,49 milliards de dinars à fin juin 2013 contre 2 865,94 milliards de dinars à fin mars 2013 et 2 876,26 milliards de dinars à fin décembre 2012. Elle s’est légèrement améliorée aux troisième et quatrième trimestres 2013, pour s’établir à 2 692,99 milliards de dinars à fin décembre 2013. En effet, l’excès de liquidités a été résorbé de manière effective par les instruments de reprise de liquidité (1 350 milliards de dinars), en situation de moindre recours des banques à la facilité de dépôts à 24 heures (479,90 milliards de dinars à fin décembre 2013 contre 838,08 milliards de dinars à fin décembre 2012).

Eu égard à l’envolée du taux d’inflation enregistrée au cours de l’année 2012 (8,89%), la Banque d’Algérie a introduit dès mi-janvier 2013 un nouvel instrument de politique monétaire, à savoir la reprise de liquidité à six mois à un taux de rémunération de 1,50%.

En plus de l’allongement de la maturité des reprises de liquidités à partir de janvier 2013 pour absorber plus de liquidités stables des banques, le taux de constitution des réserves minimales obligatoires a été relevé en mai 2013 à

12%, douze mois après son relèvement de deux points de pourcentage (de 9% à 11%). «Ce renforcement des instruments de politique monétaire vise à consolider l’efficacité de la politique monétaire dans la résorption effective de l’excès de liquidité sur le marché monétaire», avait expliqué le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, lors de la présentation des tendances monétaires et financières en Algérie au quatrième trimestre 2013. «Les premières opérations interbancaires ont été enregistrées dès la fin 2013», ce qui signifie la reprise de liquidité sur le marché, estime M. Trabelsi, ajoutant que l’année 2014 devra connaître un dynamisme d’opération de financement bancaire. Par ailleurs, M. Trabelsi a confirmé «la bonne situation du secteur bancaire» en Algérie et a affirmé l’implication des banques pour s’adapter et répondre aux exigences des standards internationaux en matière de pilotage et de gestion des risques.

Dans ce sens, il a indiqué que le niveau de la dépendance de l’activité bancaire de la rente pétrolière a «été réduit d’une manière très significative». Selon M. Trabelsi, malgré la baisse des revenus des hydrocarbures en 2013, cela «n’a pas affecté significativement l’accroissement des dépôts bancaires à l’économie». Le délégué général de l’Abef a nié toutefois l’existence de retraits massifs de liquidités auprès des banques à l’approche de l’élection présidentielle.

«Il n’y a eu aucune demande exceptionnelle ni autre opération particulière concernant des retraits massifs, que ce soit en dinars ou en devises, ces deux dernières semaines», a affirmé M. Trabelsi précisant que son association a «vérifié» cela auprès de ses adhérents. M. Trabelsi a fait savoir que la promulgation du nouveau cadre réglementaire bancaire annoncé par la Banque d’Algérie devra intervenir dans «les tous prochains jours».

M. N./APS