Lever de rideau de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique”

Lever de rideau de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique”

L’ouverture populaire de la manifestation “Tlemcen capitale de la culture islamique 2011”, vendredi en soirée a été un grand moment de retrouvailles festives, de communion avec le patrimoine civilisateur et culturel islamique.

Le public nombreux et enthousiaste était au rendez-vous auquel les organisateurs ont garanti toutes les chances de succès.

Placée sous le patronage du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, la caravane culturelle islamique qui a pris le départ du nouveau palais de justice, a sillonné les artères de l’ancienne capitale des Zianides dans un climat chaleureux marqué par une ambiance des grands jours. Les médias publics et privés, nationaux et étrangers étaient présents en force pour couvrir cette ouverture populaire.

La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a prononcé une allocution en cette occasion avant de donner le coup d’envoi.

LG Algérie

Ce furent 22 camions-chars qui défilèrent en une procession convenablement agencée sous le regard intéressé du public tlemcénien, ravi de l’aubaine. Des troupes artistiques algériennes et internationales agrémentèrent le parcours en exécutant des danses et des chants traditionnels, copieusement applaudis par l’assistance.

Cette parade populaire a, il faut le souligner, un caractère bien particulier qui s’éloigne du sempiternel défilé folklorique pour une raison bien simple, la conception générale de cette œuvre artistique et culturelle repose sur l’idée d’un islam tolérant, ouvert et pacifique, accordant aux sciences, aux arts, à la technique et à l’épanouissement de l’esprit, toutes les lettres de noblesse, le crédit auxquels ils ont droit. La religion islamique n’est pas synonyme de repli sur soi, de rejet de l’autre, d’intolérance délétère, d’obscurantisme échevelé, arriération culturelle et scientifique comme veulent le faire croire des thèses tendancieuses, une propagande mensongère et des stéréotypes éculés. La civilisation islamique est riche de découvertes, de contributions remarquables, d’apports féconds et multiples à l’humanité. La caravane populaire s’était attelée à en fournir la preuve concrète. L’intérêt que porte l’islam aux savants, aux gens d’esprit et aux hommes de lettres a permis l’élargissement des horizons et des spectres de la connaissance et du savoir dans tous les domaines.

A travers une parade, dont la thématique est fondée sur cette problématique essentielle, le message est lancé au public grâce à une démarche simple et facile à comprendre

Plusieurs sujets furent abordés par le biais de figurines, de maquettes artistiques, de tableaux picturaux, d’images qui reflètent et mettent en valeur, le legs culturel islamique, matériel et immatériel à travers l’histoire d’une civilisation qui connut de grandes apogées. L’urbanisme, les inventions et les découvertes dans les domaines de la médecine, de la physique, des mathématiques pour ne citer que ces exemples, sont mis en exergue pour dire la contribution éminente de la religion islamique.

Plus de 500 artistes (sculpteurs, peintres, calligraphes, charpentiers, artisants, costumiers…) dont la majorité sont des Algériens aidés par des artistes étrangers ont participé à la conception de la parade et à son animation nocturne.

Le camion destiné à mettre en valeur Tlemcen, son passé brillant son histoire, son apport, a ouvert le défilé, accompagné d’une troupe artistique algérienne. Le second véhicule représente la sainte Kaâba. Le troisième véhicule incarne la mosquée d’Al Qods. Le quatrième camion illustre les sciences astronomiques.

Ce fut ensuite les camions qui représentent l’urbanisme musulman, la cavalerie et l’inspiration, les costumes traditionnels, la marine et la navigation, les orchestres musicaux et les chants, la calligraphie, la miniature et la céramique, les conquêtes islamiques, les mosquées, les découvertes et inventions, etc…

Le public n’a pas ménagé ses encouragements par des applaudissements nourris, exprimant sa satisfaction d’avoir à assister à une prestation culturelle qui fait œuvre de pédagogie, de sensibilisation, de communication sans verser dans un didactisme académique et abscons. On sentait d’ailleurs une sympathique adhésion qui fusait des rangs de l’assistance. Et c’est de bon augure.

Il est à rappeler que l’ouverture officielle de “Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011” a été présidée par le Chef de l’Etat en visite dans la wilaya de Tlemcen.

Un spectacle grandiose matérialisé par une épopée intitulée “Tlemcen, écho de la foi” s’était déroulé hier, sur le plateau de Lalla Setti qui surplombe la cité de Tlemcen.

Mohamed Bouraïb

L’art islamique à l’affiche toute l’année

Les différentes facettes de l’art islamique seront à l’honneur tout au long de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 » grâce à une dizaine de festivals programmés sur toute l’année. Chants et musiques sacrés, calligraphie arabe, miniatures et autres arts décoratifs propres aux arts islamiques feront l’objet d’une série de festivals dont le coup d’envoi sera donné le 20 avril.

Des artistes algériens et étrangers participeront à ces festivals qui se tiendront à Tlemcen et porteront, entre autres, sur le chant sacré soufi (Samâa), les psalmodies (el-Inchad), la calligraphie et la miniature. Le Festival international de la calligraphie est prévu pour le mois d’avril, alors que celui de la miniature est annoncé pour mai. Les deux festivals offriront l’occasion aux passionnés de la calligraphie et de la miniature de voir de près les chefs-d’œuvres de plus grands artistes du genre, comme les frères Racim.

En septembre, la tradition soufie sera à l’affiche à travers le Festival du Samâa, chant sacré et mystique, dont les textes sont empruntés à la poésie des maîtres soufis.

« El-inchad », chant religieux, aura, lui aussi, son festival prévu en novembre, avec la participation de troupes et de solistes de différents pays où le chant religieux est présent.

D’autres manifestations de musique et danse seront au menu dont les festivals internationaux des danses populaires, du « Diwan », de l’andalou et des musiques anciennes, programmés dès juillet. Un festival national consacré au Haouzi, un genre musical dérivé de l’andalou et typique à la région de Tlemcen, sera organisé en juin.

Le Haouzi a été immortalisé grâce aux chantres de ce genre musical comme Abdelkrim Dali, Cheikha Tetma, Cheikh Mohamed El-Ghafour et autres Nouri Koufi.

Par ailleurs, plusieurs concerts et tournées artistiques sont prévus dans les villes limitrophes de Tlemcen. Ils seront animés par près d’un millier d’artistes dans différents genres musicaux.