L’événement est prévu au Théâtre de Verdure: Tiken Jah Fakoly en concert à Alger

L’événement est prévu au Théâtre de Verdure: Tiken Jah Fakoly en concert à Alger

C’est l’événement de l’été : Tiken Jah Fakoly donnera un concert le 28 juin prochain au théâtre de verdure Laâdi- Flici à Alger. Les Algériens connaissent le chanteur de reggae, particulièrement à travers son duo avec Idir dans la chanson Africa Taferka de l’album La France des couleurs, sorti en 2007.

Tiken Jah Fakoly, de son vrai nom Doumbia Moussa Fakoly, né en 1968 à Odienné en Côte d’Ivoire, est auteur- compositeur-interprète.  Il est aussi et surtout un artiste engagé pour la bonne cause de l’Afrique et qui n’a jamais déposé son bâton de pèlerin pour la paix et la justice.

Moussa  découvre assez tôt la musique reggae et monte son premier groupe, Djelys, en  1987. Il réussit peu à peu à se faire connaître dans son pays puis à l’étranger. En 1998,  il monte pour la première fois sur scène en Europe, à Paris plus précisément.  Il obtient le prix de la Victoire de la musique en 2003 dans la catégorie album reggae/ragga/world music pour l’album Françafrique. En mars 2013, sort le documentaire Sababou, réalisé par Samir Benchikh sur la Côte d’Ivoire et dans lequel Tiken Jah participe activement. Ce documentaire vise à promouvoir un visage positif de l’Afrique en montrant l’action de gens comme Tiken Jah pour l’amélioration des conditions de vie en Afrique (engagement en faveur de la paix, la démocratie, la lutte contre la faim, la promotion de l’éducation, etc.).

En septembre 2015, le chanteur ivoirien présente Racines, un album de reprises de standards du reggae de Bob Marley, Peter Tosh, Alpha Blondy  ou Burning Spear, notamment, comportant  plusieurs duos avec de grands noms comme U-Roy, Ken Boothe ou Max Roméo.

Tiken Jah Fakoly joue une musique pour «éveiller les consciences». Il voudrait aussi que la dette des pays africains soit annulée et il est pour le mouvement altermondialiste. Il a aussi participé à des manifestations anti-G8. Fakoly est un des auteurs de l’album Drop the Debt (2003), au profit de l’organisation altermondialiste  Attac et African Consciences.

Tiken Jah Fakoly dénonce le colonialisme et le néocolonialisme :

«Après l’abolition de l’esclavage

Ils ont créé la colonisation

Lorsque l’on a trouvé la solution,

Ils ont créé la coopération

Comme on dénonce cette situation.

Ils ont créé la mondialisation

Et sans expliquer la mondialisation,

C’est  Babylone qui nous exploite.»

Il est également sensible au problème des armes en Afrique et au pillage de ses richesses :

«La politique France Africa

C’est du blaguer tuer

Ils nous vendent des armes

Pendant que nous nous battons,

Ils pillent nos richesses

Et se disent être surpris de voir l’Afrique toujours en guerre.

Ils ont brûlé le Congo

Enflammé l’Angola

Ils ont ruiné le Gabon

Ils ont brûlé Kinshasa.»

Le thème de Babylone qui, dans la culture reggae et rastafari, désigne l’Occident, est également un thème récurrent dans les chansons de Tiken Jah Fakoly

«Dans ce monde où le système a rendu le pauvre impuissant et muet

Oui, partout dans ce monde, la loi décidée par les hors-la-loi

Ce monde de capital où la moralité n’est plus capitale

Je suis fatigué, oh mon Dieu

Délivre tes enfants des mains de Babylone.»

Tiken Jah Fakoly a lancé en 2009 la  campagne «Un concert une école» conceptualisée et mise en œuvre par Afrikakom au Mali. Il a déjà financé la construction d’une école dans le village de Touroni, situé à 30 km d’Odienné ainsi qu’un collège à Dianké, au Mali.  Le chanteur a donné des concerts dans différentes capitales africaines en prônant :  «L’éducation, c’est la lumière». Ces concerts ont été accompagnés d’une vaste campagne de communication en faveur de l’éducation. Considérant que «l’école est la base du développement, surtout pour les jeunes filles», il préconise de «donner les mêmes chances à tout le monde, à tous les enfants».

Par ailleurs et considérant que «tant que l’Histoire sera racontée par les chasseurs, la version du lion ne sera jamais connue», Tiken Jah Fakoly a, tout le long de sa carrière, fait référence à l’Histoire comme modèle pour la jeunesse africaine. Ses opus Le Descendant, Alou Mayé ou encore Soundjata glorifient des épopées  de l’Histoire africaine.

Depuis 2012, il organise chaque année en Côte d’Ivoire le «Festikabadougou». Durant l’édition 2015, face à un public de 30 000 personnes, il avait lancé : «Mettons nos enfants à l’école parce que l’école éveille les consciences.»

Le concert de Tiken Jah Fakoly à Alger sera présenté par la boîte Keral Productions.

Kader B