L’Ambassadeur de Cuba en Algérie, Héctor Igarza Cabrera, a dénoncé, lors d’une conférence de presse tenue dimanche 26 octobre au siège de l’Ambassade à Alger, le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba depuis plus de soixante ans, qu’il a qualifié de mesure visant à « provoquer des pénuries au peuple cubain ».
À l’approche du vote de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) prévu les 28 et 29 octobre prochains sur le projet de résolution 79/7, intitulé « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis d’Amérique », le diplomate cubain a présenté un rapport détaillé sur les effets de cette politique sur la société et l’économie de son pays.
L’ambassadeur Igarza Cabrera a souligné que cette résolution, présentée pour la trente-troisième fois devant l’Assemblée générale, bénéficie d’un soutien quasi unanime des États membres, une position que, selon lui, « le gouvernement américain persiste à ignorer ». Il a rappelé que « l’une des mesures les plus néfastes est l’inscription injustifiée et continue de Cuba sur la liste arbitraire et unilatérale des pays soupçonnés de soutenir le terrorisme », une décision qu’il juge « politiquement motivée et contraire au droit international ».
Cuba évoque des répercussions économiques et sociales durables
Au cours de son intervention, l’ambassadeur a mis en lumière les conséquences concrètes du blocus sur la vie quotidienne des Cubains. Il a indiqué que l’économie du pays a connu des pressions exceptionnelles, se traduisant par « des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments ». Selon lui, « l’intensification du blocus a notamment exacerbé les contraintes de crédit pour la réparation des centrales thermoélectriques et l’acquisition de combustible », ce qui se répercute directement « sur la vie quotidienne des concitoyens ».
Il a également souligné que le blocus a un impact particulièrement grave sur la santé publique, citant le chiffre de 364 médicaments essentiels manquant à Cuba, soit 56 % du total. « Cuba ne peut accéder aux technologies et aux traitements pour lesquels l’industrie biopharmaceutique américaine est pionnière », a-t-il expliqué, estimant que cette situation compromet la qualité des soins et le bien-être du peuple cubain.
Un appel à la responsabilité internationale
Gardant un ton résolument tourné vers le dialogue et l’espoir, le diplomate a rappelé que « si le président américain le souhaite, il dispose de larges prérogatives pour assouplir le blocus », notamment en « retirant Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme » et en « mettant fin à la persécution financière » qui entrave le développement économique du pays.
Enfin, l’ambassadeur Igarza Cabrera a tenu à exprimer la reconnaissance de Cuba pour le soutien constant et quasi unanime de la communauté internationale, citant notamment « le Mouvement des pays non alignés » et l’Union africaine, qui ont, à plusieurs reprises, réaffirmé leur appel à la levée de l’embargo.
