Des moudjahidine déplorent le passage sous silence d’un moment fort de l’histoire de l’Algérie par sa symbolique : la levée des couleurs nationales, un certain 3 juillet 1962 à Sidi Fredj.
A l’endroit même où, 132 ans plus tôt, presque jour pour jour, avait eu lieu le débarquement français en Algérie, le 3 juillet 1962, le drapeau algérien a été symboliquement hissé pour la toute première fois. «Des moudjahidine des Wilayas III et IV se sont déplacés pour la levée des couleurs nationales à Sidi Fredj», raconte Amar Azouaou, moudjahid, hier au Forum du quotidien El Moudjahid à Alger. Une mission confiée au colonel Si Mohand Oulhadj de la Wilaya III, «de par son âge et sa sagesse», précise-t-il. Malheureusement, poursuit-il, «cet évènement a été délibérément occulté dans l’histoire de l’Algérie par certains», précisant que le colonel Si Mohand Oulhadj a été dans l’opposition post-indépendance. L’intervenant est revenu également sur le parcours «glorieux» du colonel Si Mohand Oulhadj et son combat. «Il a été appelé par la voix de novembre en 1955. Krim Belkacem et autres responsables de la Révolution ont trouvé en lui un homme en mesure d’organiser la région de Azazga. D’ailleurs, son engagement, sa moralité et sa bravoure lui ont permis d’assumer les différentes responsabilités », dit-il. Un «dévouement» qui lui a permis également d’assurer l’intérim du colonel Amirouche dans la Wilaya III jusqu’à octobre 1959. «Le colonel a mené une guerre ouverte sur tous les plans. Malgré les années d’enfer et une lutte acharnée, il a par sa sagesse bien connue, su mettre de l’ordre dans la Wilaya III», précise encore Amar Azouaou. La preuve : «Le colonel Si Mohand Oulhadj a su faire face à une autre crise lors de l’opération jumelle où les deux tiers de son effectif sont tombés au champ d’honneur.» Pour rappel, Si Mohand Oulhadj est décédé le 2 décembre 1972 à Paris. Son corps a été rapatrié et enterré à Bouzeguène à Tizi Ouzou.
R. N.