Des experts recommandent un fichier de statistiques pour contrer l’évasion fiscale. Il s’agit d’une méthode radicale pour identifier ceux qui se dérobent du fisc.
La réforme du système fiscal de la 2e génération doit s’imposer. Au lieu de rendre complexe les choses, les autorités doivent aller ver une simplification des procédures mais également établir un fichier statistique solide et efficace pour contrer l’évasion fiscale et les mauvais payeurs. C’est ainsi que recommandent des spécialistes du dossier qui mettent en lumière » l’importance du taux de recouvrement des impôts qui échappent au circuit officiel « . Pour le Pr en économie et expert Hamidouche » seul un fichier statistique élaboré numériquement pour tous les commerçants et grandes entreprises permettra d’identifier en temps réel ceux qui payent leurs impôts et ceux qui veulent échapper aux paiements de leurs taxes « .
Est-ce la méthode révolutionnaire ? Assurément oui selon un responsable de la fiscalité au sein de la Direction générale des impôts qui assure que » la méthode de vérification des déclarations fiscales ont été simplifiés pour tous les opérateurs économiques « . Il y a donc en premier l’indemnité forfaitaire unique pour les petits commerçants et les PME qui oblige uniquement ces derniers de s’acquitter d’un seul impôt réuni en une année d’exercice. » On a remarqué que l’ensemble de ces commerçants sont en règle « . Mais ce qui tentent de » brouiller » les pistes, le nombre n’est pas déterminé car selon ces spécialistes » ils maquillent leurs comptent et trichent sur leurs chiffres d’affaires « . Selon des sources, l’évasion fiscale en Algérie est de l’ordre de 9400 milliards de centimes. Une somme colossale qui a échappé au recouvrement ordinaire des impôts. Il parait selon des responsables dans le secteur des impôts que » les opérations frauduleuses empruntent tous les chemins « .
D’abord, les opérateurs indélicats ne déclarent jamais leurs revenus réels en facturant toujours en moins leurs opérations et ensuite ils mettent en évidence dans leurs déclarations plus de dettes que de bénéfices. Il y a également dans ce registre, des opérations qui sont facturées sous plusieurs noms commerciaux, des prête-noms allant jusqu’à utiliser les noms de certaines personnes décédées. Face à ce fléau, les services des impôts sont obligés parfois de coordonner leurs efforts avec les centres de registres de commerce et la douane pour revérifier la véracité du patrimoine et les chiffres d’affaires réels des personnes impliquées dans ce vaste trafic. Ces astuces sont parfois démasquées grâce à la vérification extra-comptable qui reste la méthode actuelle pour débusquer les fraudeurs. Alors que d’autres services comme les centres d’impôts ne réalisent pas des résultats significatifs pour mettre la main sur les agissements des fraudeurs. Tout de même le DG des impôts Abderahamane Raouya reconnaît » qu’il est difficile de donner des chiffres exacts quant au phénomène de l’évasion fiscale » en indiquant que » l’administration est en train de mettre en place les différents contrôles fiscaux, à travers l’identification, notamment, des contribuables, afin de lutter efficacement contre toute forme d’évasion fiscale « .
Avec 3000 milliards de dinars de recettes d’impôts au cours de l’année 2016, l’Etat espère se rattraper pour équilibrer son budget. Mais il faut reconnaître que l’impôt que paye les salariés (IRG) est de l’ordre de 400 milliards de DA soit 20% de la contribution directe au budget de l’Etat. A contrario, des fortunes de l’informel ont pu s’extirper du contrôle et place l’Etat devant une inégalité des citoyens face à l’impôt.