L’évaluation de Djezzy bute sur la conclusion d’un accord de confidentialité

L’évaluation de Djezzy bute sur la conclusion d’un accord de confidentialité

L’évaluation de la valeur de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy bute sur la conclusion d’un accord de confidentialité entre les autorités algériennes et Vimplecom, nouveau propriétaire d’OTH, maison mère d’OTA, a révélé lundi le ministre des Finances, M. Karim Djoudi. Interrogé par l’APS si l’évaluation, confiée au cabinet d’affaire français Sherman Sterling LLP, a été achevée, le ministre a répondu « bien sûr que non, parce que pour pouvoir faire une évaluation, il faut qu’on ouvre les data room, et pour ouvrir les data room il faut un accord de confidentialité et cet accord est tributaire d’un accord entre les deux parties « .

M. Djoudi s’exprimait en marge de la réunion à Alger du groupe d’action financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Gafimoan).  » Les deux parties ne se sont pas encore entendues sur l’accord de confidentialité, la conclusion a buté sur certaines contraintes d’ordre légal « , a précisé le ministre qui s’est abstenu de fournir des détails sur ces difficultés.  » L’affaire Djezzy n’est pas un dossier simple, si elle l’était les choses seraient terminées depuis longtemps « , a relevé le ministre qui a souhaité une conclusion rapide de l’accord de confidentialité.

Dans cet accord de confidentialité, les autorités algériennes et le groupe russe Vimpelcom, nouveau propriétaire de Djezzy  » vont s’engager à ne pas dévoiler les contenus de la négociation ou de l’arrangement s’il y a un arrangement, et les propositions y afférantes  » a expliqué à l’APS un haut responsable financier qui a requis l’anonymat. La confidentialité va concerner en plus des propositions des deux parties, la cotation de l’action Djezzy sur le marché et l’évaluation patrimoniale, a précisé la même source.

Quant aux contraintes légales qui entravent la conclusion de l’accord de confidentialité, elle se rapportent notamment à la règle 49%-51% relative à la répartition du capital en cas de cession de participations des actionnaires étrangers ou au profit d’actionnaires étrangers, a expliqué la même source.  » L’aspect légal, sur lequel achoppe l’évaluation est de savoir si l’Algérie allait détenir la totalité du capital Djezzy ou seulement sa majorité qui est de 51% « , a-t-il dit.

Mais l’Algérie avait déjà affirmé qu’elle voulait exercer son droit de préemption sur la totalité du capital de Djezzy, alors que le groupe russe avait émis le souhait de conserver en cas de rachat de Djezzy par l’Algérie 49% du capital. Certaines sources proches du dossier à Alger ont confirmé au mois d’octobre dernier « le souhait de l’opérateur Russe d’abandonner l’option de l’arbitrage international contre une solution à l’amiable qui va permettre à l’Algérie de prendre une participation majoritaire de 51% dans le capital de Djezzy.

Le 16 octobre dernier, le ministre des finances avait rencontré à Alger le nouveau PDG du groupe russe Vimpelcom Jo O. Lunder, mais rien n’a filtré sur le contenu de ces discussions, menées dans la plus grande discrétion. En mai dernier, l’Algérie par la voix de son Premier ministre M. Ahmed Ouyahia, avait réaffirmé qu’elle était décidée à racheter Djezzy. Vimpelcom a racheté en mars dernier le groupe italien Wind Telecom qui détenait 51% d’Orascom Telecom Holding (OTH), propriétaire d’Orascom Telecom Algérie.