Les haricots affichent la plus forte hausse avec une augmentation de 20%
En cette période de froid, les Algériens qui ont laissé de côté la consommation de viande rouge et blanche, se sont rabattus sur les légumes secs, dont le prix a atteint les 300 DA.
Alors que l’hiver frappe à nos portes, le citoyen modeste peine à remplir sa marmite, en raison de la cherté de la vie.
Et depuis peu, nous assistons avec étonnement à une hausse vertigineuse des prix des produits agricoles de large consommation. Une hausse portée notamment par une hausse des prix des légumes frais et des légumes secs, a-t-on appris auprès du ministère du Commerce.

Ainsi, pour ce qui est des légumes, la tomate fraîche (+12%), la courgette et la carotte (+9%), ont enregistré les hausses les plus marquées, selon le relevé mensuel des prix à la consommation des produits alimentaires de base établi par le ministère.
Selon le relevé du ministère, en moyenne, le kilo de tomate fraîche a coûté 80DA, le kilo de courgettes 200 DA, de carotte 70 DA et de pomme de terre resté stable à 40 DA. Néanmoins, les prix des oignons verts et l’ail importé ont connu une baisse de 10% et 7% respectivement à moins de 30 DA et 310 DA le kg.
Mais les hausses les plus importantes touchent surtout les prix des légumes secs, les haricots affichent la plus forte hausse avec une augmentation de 20% à plus de 320 DA. Le prix des lentilles a également été à la hausse (+4%) à 180 DA.
Pour le directeur général de la régulation des activités et de la réglementation au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane, «c’est des prix libres, on ne peut pas les réglementer, pour la simple raison que l’Algérie ne produit pas de légumes secs, c’est des prix de produits importés qui suivent les fluctuations du marché mondial».
En vue d’un meilleur contrôle des prix des légumes secs, le ministère du Commerce a demandé à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) d’accroître leurs parts de marché à 50% pour 2013 et les années à venir contre 7% en 2012 et 3% en 2011, avait indiqué Mustapha Benbada, ministre du Commerce.
Mais cette mesure est insuffisante, puisque le simple citoyen est en train de payer cher un produit de large consommation et qui est à moitié subventionné par l’Etat. Cette hausse du prix des haricots a provoqué la colère des étudiants à Chlef, lors de la visite du Premier ministre Sellal.
Ils ont notamment crié: «Le peuple veut les haricots gratuitement.» Un slogan qui dénonce la hausse vertigineuse des prix de ce légume sec. Même pour les produits agricoles de saison, comme les petits pois et les artichauts notamment, les prix connaissent une envolée ces dernières semaines, relève-t-on encore.
Le petit pois est cédé à 70, voire à 90 DA, selon la qualité et le calibre, tandis que l’artichaut est vendu à 70 DA le kg. Quant à la tomate, elle est vendue jusqu’à 150 DA/kg, soit plus du double de son prix, ces dernières semaines sur les marchés de la capitale.
Cette hausse est constatée aussi sur les prix des légumes secs, comme les haricots blancs, les lentilles et les pois chiches.
En effet, le prix d’un kg de pois chiches a plus que doublé en l’espace de quelques semaines et est désormais vendu entre 260 et 280 DA.
Une hausse qui a même provoqué une hausse du prix de la Karantika, un gâteau salé très prisé chez le simple citoyen durant la période de grand froid.
Les conditions et modalités d’implantation, d’organisation et de fonctionnement des espaces commerciaux, ainsi que l’exercice de certaines activités commerciales, comme les marchés de gros et les hypermarchés sont désormais réglementés et définis par un décret exécutif. Il existe en Algérie 1 597 marchés dont 43 dédiés au commerce de gros des fruits et légumes et 654 de détail et 623 sont des marchés hebdomadaires, mais mal répartis à travers le territoire national, surtout pour les marchés de gros.
Malgré cette machine bien huilée, le ministère du Commerce n’arrive pas à maîtriser les prix des légumes de large consommation. Un danger social qui risque de se retourner contre le gouvernement.