Le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique sont tous deux confrontés à une situation de blocage de leurs instances dirigeantes.
«C’est le statu quo, plus rien n’avance.» La sentence est de Abbas Mekhalif, représentant de la mouhafadha de Skikda au sein du comité central du Front de libération nationale. «Le décès soudain de Abderrezak Bouhara, en plus d’être une perte douloureuse, a mis fin à une solution de sortie de crise au FLN», explique Mekhalif. Pour Mohamed Séghir Kara, Abderrezak Bouhara bénéficiait de la confiance de l’ensemble des parties. «Aujourd’hui, il nous sera difficile de trouver une personnalité consensuelle. Des discussions reprennent timidement. Mais nous constatons déjà le manque de volonté dont font preuve certains individus. Il suffit de lire la polémique qui oppose les ex-membres du bureau politique par presse interposée», note le porte-parole du Mouvement de redressement et de l’authenticité du FLN. Selon lui, la solution qui pourrait être envisagée serait la constitution d’une direction collégiale. «Les prochaines discussions devraient tourner autour de l’option d’un directoire au sein duquel siégeraient les représentants de toutes les parties. A mon avis, c’est la seule solution en attendant l’organisation d’un congrès extraordinaire et l’élection d’un nouveau secrétaire général et de nouvelles instances.» Cette situation de statu quo, le Rassemblement national démocratique la subit également. Le processus de règlement du conflit initié lors de la désignation de Abdelkader Bensalah comme successeur à Ahmed Ouyahia n’a été que de courte durée.
Cela fait exactement un mois que le président du Conseil de la nation a été installé au poste de secrétaire général par intérim du RND. Mais ce dernier semble avoir des difficultés à remplir la mission qui lui a été confiée par les membres du conseil national : préparer le prochain congrès avant le mois de juin prochain. Au début du mois de février, Bensalah a rencontré les coordinateurs de wilaya ainsi que les parlementaires. Depuis, plus rien. En plus de cette paralysie, les tensions entre les redresseurs et les proches de l’ancien secrétaire général restent une réalité au sein du RND. L’affaire de la nomination d’un chef de cabinet «pro- Ouyahia» pour assister Abdelkader Bensalah avait provoqué une levée de boucliers parmi les membres du Redressement. Mais pour certains, la période actuelle constitue une «pause» avant le lancement du processus de préparation du congrès. «Les réunions pour l’élaboration des dispositions qui seront présentées lors du congrès, débuteront dès la semaine prochaine. Pour ce qui est du conflit entre les deux parties, nous constatons une accalmie », indique un responsable du RND proche de Yahia Guidoum qui a souhaité garder l’anonymat.
Selon lui, l’affaire du chef de cabinet n’est qu’un «détail». «C’est déjà de l’histoire ancienne», a-t-il souligné. Quant au rôle de Abdelkader Bensalah, notre interlocuteur estime que ses obligations en qualité de président du Conseil de la nation l’ont empêché, ces dernières semaines, de se consacrer pleinement au RND. Une remarque qui soulève une interrogation : Bensalah était-il réellement l’homme de la situation ?

T. H.