Leurs acquéreurs les ont utilisés pour quitter le pays en direction de la Turquie
C’est ce qu’a révélé, hier, le commandant Tarek Aatallah, au cours d’un point de presse animé au siège de la section de recherches de Bab Djeddid, relevant du groupement de la wilaya d’Alger de la Gendarmerie nationale.
L’enquête menée par la section de recherches de la Gendarmerie nationale a duré plus d’un mois et a abouti, en premier lieu à l’arrestation de C.H., âgé de 47 ans et la découverte d’un atelier à La Casbah où les faussaires produisaient ces faux documents administratifs et officiels, a expliqué le commandant.
Les enquêteurs de la section de recherches ont découvert dans cet atelier un scanner, deux photocopieuses, des cachets humides des APC de Sidi M’hamed, d’Alger-Centre et de La Casbah, mais aussi des imprimantes et des griffes afin de pouvoir falsifier de faux documents, précise le commandant.
Les membres de ce réseau «produisaient selon la commande de leur clientèle». Ce réseau a été démantelé il y a trois jours. «Oui, nous avons entamé notre enquête voilà plus d’un mois, dès que nous avons été informés sur la présence d’une bande activant aux alentours d’Alger-Centre et qui serait derrière un vaste trafic de faux documents officiels», a expliqué, hier, le Commandant Aatallah, qui a ajouté que «nous avons pu localiser et identifier le cerveau de la bande qui n’est autre qu’un récidiviste.
Ce dernier réside à La Casbah et c’est en le surveillant que nous sommes arrivés à identifier le reste du réseau et procéder à son démantèlement». En effet, une fois la localisation du chef présumé de la bande a été faite, les gendarmes enquêteurs ont surveillé de plus près les mouvements et les appels téléphoniques de ce dernier.
19 millions de centimes pour un faux passeport américain
La bande était active depuis l’année 2011 et, durant toute cette période, plusieurs faux passeports et autres documents officiels ont été vendus au profit des clients. Les tarifs se diffèrent selon l’importance du document. Par exemple, le prix d’un faux passeport étranger tournait autour de 19 millions de centimes, alors que celui des attestations de travail allait de 10 000 à 20 000 DA, selon le métier.
Et comment les malfaiteurs livrent-ils les faux documents à leurs clients ? «C’est simple», explique le conférencier : «L’un des six membres de la bande utilise sa moto de marque T-Max afin de livrer les commandes des clients, cela dans le but d’éviter les embouteillages dans la ville et surtout de livrer les faux documents en temps réel», ajoute le commandant Aatellah. C’est une technique hors commun.
Parmi les membres de ce réseau un ressortissant français d’origine tunisienne né en Algérie et qui est allé s’installer en France dans les années 1980. Il avait, ensuite, décidé de revenir s’installer en Algérie et, avait proposé en 2011, au chef de ce réseau de travailler ensemble en lui livrant des passeports étrangers volés en Europe dans le but d’en falsifier d’autres.
Une proposition qui a été acceptée par le cerveau de ce réseau, et depuis, celui-ci produisait ces faux documents administratifs et officiels. Le nombre de ces faux documents falsifiés depuis est indéterminé, selon la Gendarmerie nationale.
En utilisant ces passeports falsifiés, plusieurs acheteurs de ces faux documents avaient réussi à quitter le pays en partant vers la Turquie, est-il noté. Les six mis en cause ont été présentés, hier, devant le parquet compétent de Sidi M’hamed.
Mounir Abi