L’année 2015 a marqué une avancée des énergies renouvelables au sud de l’Europe. Il y a de quoi inquiéter l’Algérie sur ses exportations de gaz.
L’Espagne, mais aussi d’autres pays comme la France et la Grèce sont à l’avant-garde sud-européenne des énergies renouvelables (ENR) et dépendront moins des autres sources d’énergie comme le gaz algérien. Ainsi, de nombreux pays de la Méditerranée européenne avancent en matière d’ENR et ont globalement augmenté en 2015 la part du soleil dans la production d’électricité.
Même l’Italie a vu sa demande d’électricité augmenter en 2015 mais, durant les six premiers mois de l’année, ses barrages hydroélectriques n’ont pu faire face car leur production a baissé de 23%. Néanmoins, la part du photovoltaïque ayant augmenté, les énergies renouvelables génèrent un gros tiers de sa production électrique en 2015, selon l’agence Terna qui gère le réseau de transport électrique.
La presse spécialisée dont Econostrum, remarque que la situation a été très contrastée en Italie car certaines régions seulement ont vu bondir leur production électrique d’origine renouvelable. Quant à l’Espagne, importatrice du gaz algérien, elle est dans une situation enviable même si ses acteurs énergétiques se plaignent de faire, désormais, du surplace et 37% de l’énergie produite y est d’origine renouvelable avec 43% de la production électrique, soit une pole position en Europe du Sud.
Et pourtant, les commentateurs rappellent dans la presse espagnole que «seuls 800 MW ont été installés durant les années 2012-2015» même s’il y a 6800 MW de panneaux photovoltaïques, éoliennes et autres unités biomasse raccordées au réseau entre 2008 et 2012. Le secteur bénéficiait alors d’un prix d’achat électrique avantageux. Aujourd’hui, le gouvernement espagnol privilégie le gaz, et envisage de taxer l’énergie. «Les investisseurs fuient désormais l’Espagne», selon le constat de l’agence Reuters. Est-ce alors une nouvelle aubaine pour le gaz algérien? Mais qu’en est-il des autres pays?
Le Portugal compte 25,7% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique et le pays prévoit d’arriver à 31% en 2020. Il ferait toujours immensément mieux que la Grèce. Empêtré dans la récession et la crise de longue durée, le pays ne parvient ni à attirer les investisseurs, ni à investir lui-même dans le changement de ses sources d’énergie, terriblement polluantes. Le charbon, première source d’énergie électrique, représente plus de la moitié du mix énergétique en 2015. Et le gaz, plus propre mais tout autant fossile, 28%. Les ENR dépassent de peu les 15%, qu’ils ont atteints en 2013.
Quant à la France, elle s’est fixée comme objectif en juillet 2015 d’après la loi sur la transition énergétique, de produire 40% de son électricité avec des ENR à l’horizon 2030. Elle réalise en 2015 près de 20%. «L’objectif de 40% devrait être atteint sans modification majeure des caractéristiques du système électrique», qui mêle ENR et nucléaire, estime l’Agence de développement des énergies renouvelables.