L’euro poursuit son ascension sur le marché noir : voici les nouveaux taux de change ce 3 juillet !

L’euro poursuit son ascension sur le marché noir : voici les nouveaux taux de change ce 3 juillet !
La valeur de l’euro continue de s’envoler sur le marché informel de change.

Les taux de change connaissent une volatilité remarquable cette semaine en Algérie, notamment sur le marché parallèle où l’euro poursuit sa flambée. Ce jeudi 3 juillet, la monnaie européenne franchit un nouveau cap, illustrant une tendance haussière qui ne faiblit pas depuis le début de la saison estivale.

Sur le marché noir, l’euro s’échange désormais à 262 dinars à l’achat et 264 dinars à la vente, un record inédit qui reflète une demande accrue de devises étrangères, particulièrement marquée en cette période estivale.

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La hausse se ressent également sur le marché officiel, bien que plus modérément. La Banque d’Algérie affiche aujourd’hui un taux de 152,40 dinars à l’achat et 152,44 dinars à la vente pour un euro, confirmant un léger glissement de la monnaie nationale face à la devise européenne.

Hausse de l’euro en Algérie : quelles sont les raisons derrière cette ascension ?

Plusieurs éléments peuvent expliquer cette dynamique haussière. Le début de la saison touristique pousse les citoyens à se procurer davantage de devises pour financer leurs vacances à l’étranger. À cela s’ajoute le retard observé dans la mise en application de la nouvelle allocation touristique.

Un facteur à prendre en compte, la régularisation économiques des importations informelles, souvent appelés « commerce du cabas ». En effet, le gouvernement a publié dans le Journal officiel du 29 juin 2025, un décret exécutif qui fixe les conditions et modalités d’exercice de la micro-importation par les autoentrepreneurs. Cette régulation pourrait alimenter une forte demande sur un marché parallèle déjà sous tension.

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Dans ce contexte, la monnaie européenne conserve sa position dominante face au dinar, tant sur le plan de la spéculation que dans les échanges réels. Cette situation interpelle de nombreux observateurs sur la nécessité d’un rééquilibrage plus structuré du marché des devises en Algérie.

DevisesOfficiel / achatOfficiel / venteMarché noir / achatMarché noir / vente
Euro (€)152,40152,44262,00264,00
Dollar US ($)129,32129,33224,00226,00
Livre Sterling (₤)176,83176,85302,00305,00
Dollar CAN ($C)95,1695,19161,00163,00
Dirham Emirati (AED)35,2035,2160,0062,00

Micro-importation : que prévoit le nouveau décret ?

Le gouvernement vient de fixer les nouvelles règles encadrant l’activité de micro-importation, désormais réservée aux autoentrepreneurs. Publié dans le Journal officiel n° 40, le décret exécutif n°25-170 du 28 juin 2025 précise les conditions d’exercice de cette activité, dans le cadre de la loi n°22-23 du 18 décembre 2022.

Selon le texte signé par le Premier ministre Nadir Larbaoui, la micro-importation s’adresse aux personnes physiques qui effectuent des achats, en quantité limitées, à l’étranger pour les revendre en l’état sur le territoire national. Le décret fixe un plafond de 1,8 million de dinars par voyage, dans la limite de deux déplacements par mois. Il est important de noter que ce montant n’inclut pas l’allocation touristique annuelle.

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Pour pouvoir exercer cette activité, les intéressés doivent impérativement bénéficier du statut d’autoentrepreneur, conformément aux textes réglementaires en vigueur. L’exercice reste strictement personnel, sans possibilité de délégation ou d’intermédiaire. Par ailleurs, les micro-importateurs accèdent à plusieurs avantages :

  • une comptabilité simplifiée, consignée dans un registre visé par les services fiscaux,
  • aucune obligation d’inscription au registre du commerce,
  • aucun besoin d’une autorisation préalable d’importation,
  • et un droit de douane réduit à 5 %, ainsi qu’un régime fiscal spécifique.

Quelles sont les conditions pour exercer cette activité ?

Le décret exécutif n° 25-170 encadrant l’activité de micro-importation précise les conditions d’éligibilité à respecter pour obtenir le statut de micro-importateur. Pour exercer cette activité, il faut :

  • avoir l’âge légal de travail,
  • posséder la nationalité algérienne et résider en Algérie,
  • ne pas exercer une autre activité rémunérée (salariée, commerciale ou libérale),
  • être affilié à la Caisse nationale de Sécurité sociale des non-salariés (CASNOS),
  • et disposer d’un compte en devises auprès de la Banque extérieure d’Algérie (BEA).

À noter que les bénéficiaires de cette activité ne peuvent plus prétendre à l’allocation chômage.

En plus de ces conditions, le micro-importateur doit présenter une carte d’autoentrepreneur en cours de validité, délivrée par l’Agence nationale de l’autoentrepreneur, avec la mention explicite de l’activité « micro-importation ». Il doit aussi obtenir une autorisation générale délivrée par le ministère du Commerce extérieur, et s’engager à respecter les règles de protection du consommateur ainsi que les exigences liées à la sécurité nationale.

Autre condition à respecter, le financement de l’activité doit se faire exclusivement à partir de devises propres. Le décret interdit strictement tout dépassement du plafond fixé à 1,8 million DA par voyage. Enfin, certains produits sont formellement exclus de cette activité, notamment :

  • les marchandises prohibées ou sensibles,
  • les équipements soumis à des réglementations spéciales,
  • les produits pharmaceutiques,
  • et toute marchandise portant atteinte à la sécurité, à l’ordre public ou à la morale.