Depuis la fin septembre, la monnaie européenne poursuit sa course folle sur le marché parallèle des devises en Algérie. Sur le célèbre square Port-Saïd à Alger, l’euro ne cesse de grimper et s’échange désormais à 26 800 dinars pour un billet de 100 euros, soit 268,00 dinars l’unité. Une valeur jamais atteinte jusque-là, marquant un nouveau record pour la devise européenne.
Cette envolée s’est amorcée le 27 septembre dernier, lorsque l’euro a franchi plusieurs paliers en quelques jours : 265,50 dinars, puis, 266 dinars, avant de terminer la semaine passée à 267 dinars. En l’espace d’une semaine seulement, la monnaie unique a gagné près de deux dinars, une progression rapide qui alimente toutes les spéculations sur un possible franchissement du seuil symbolique des 270 dinars dans les prochains jours.
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De son côté, le dollar américain suit une tendance similaire, bien que plus contenue. Ce mardi, le billet vert se négocie à 228,00 dinars, soit 22 800 dinars pour 100 dollars, contre 23.000 dinars la semaine dernière.
Dans le circuit officiel, la situation reste en revanche stable. Selon les dernières cotations de la Banque d’Algérie, l’euro s’affiche à près de 151,40 dinars, tandis que le dollar reste autour de 129,79 dinars.
Ce fossé persistant entre les taux officiels et ceux du marché noir traduit la forte pression sur la demande de devises en Algérie. Alors que les restrictions de change limitent encore les opérations bancaires, de nombreux citoyens et importateurs continuent de se tourner vers le marché parallèle, où les fluctuations s’enchaînent à un rythme soutenu.
| Devises | Officiel / achat | Officiel / vente | Marché noir / achat | Marché noir / vente |
|---|---|---|---|---|
| Euro (€) | 151,40 | 151,50 | 265,00 | 268,00 |
| Dollar US ($) | 129,79 | 129,81 | 228,00 | 231,00 |
| Livre Sterling (₤) | 174,45 | 174,52 | 301,00 | 305,00 |
| Dollar CAN ($C) | 93,02 | 93,05 | 161,00 | 163,00 |
| Dirham Émirati (AED) | 35,33 | 35,34 | 60,00 | 62,00 |
Pourquoi la BM est-elle plus optimiste pour la croissance dans la région MENA ?
La Banque mondiale (BM) anticipe une amélioration de la croissance économique dans la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MENA), estimée à 2,8 % en 2025, contre 2,3 % en 2024. Dans son dernier rapport intitulé « Emploi et femmes : talents inexploités, croissance non réalisée », l’institution prévoit une nouvelle progression à 3,3 % en 2026, malgré un contexte mondial marqué par l’incertitude économique, les conflits et les déplacements de populations.
Les pays du Conseil de coopération du Golfe devraient bénéficier de la levée progressive des restrictions sur la production pétrolière et du dynamisme de leurs secteurs non pétroliers. De leur côté, les pays importateurs de pétrole profiteront d’une relance portée par la consommation intérieure, l’investissement privé, ainsi que par le rebond de l’agriculture et du tourisme.
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Le rapport souligne également un enjeu majeur, à savoir la faible participation des femmes au marché du travail, qui reste la plus basse au monde, avec seulement une sur cinq active malgré des progrès en éducation et en compétences.
Le vice-président de la Banque mondiale pour la région, Ousmane Dione, a appelé à lever les obstacles à l’inclusion économique des femmes pour libérer leur plein potentiel, estimant qu’un secteur privé fort et innovant est la clé d’une croissance durable. Pour sa part, Roberta Gatti, économiste en chef de la BM, a affirmé que l’augmentation du taux d’activité des femmes pourrait accroître le PIB par habitant de 20 à 30 % dans des pays comme l’Égypte, la Jordanie ou le Pakistan.
