La montée des islamistes fait craindre aux partis au pouvoir leur victoire écrasante aux prochaines législatives. Le ministre de l’Intérieur, Ould Kablia, avait exclu toute possibilité d’un triomphe des formations islamistes à ces mêmes législatives annoncées pour mai 2012.
Conscient et convaincu de la force de mobilisation des islamistes, le ministre de l’Intérieur aurait mieux fait de s’abstenir de prophétiser des résultats des législatives qui se tiendront dans quatre mois. Ahmed Ouyahia, Premier ministre, lui aussi, appréhende la montée des islamistes et leur victoire. Ahmed Ouyahia feint de ne pas craindre les islamistes mais l’abstention.
Si c’était le cas, il aurait mieux fait de ne pas spéculer sur une éventuelle victoire des islamistes. En Algérie, il faut dire que les islamistes ne sont plus des laissés-pour-compte. Autre atout pour les islamistes algériens qui croient à la victoire aux prochaines législatives si toutefois elles se déroulent dans la transparence, c’est le triomphe de leurs frères dans les pays du Maghreb. Le courant islamiste a fait son ascension dans le royaume chérifien, où ils ont remporté les législatives organisées le 25 novembre dernier, pour la première fois de l’histoire du pays, après la Tunisie et l’Egypte. Cette victoire a fait des émules en Algérie qui verra dans les tout prochains jours l’agrément de nouvelles formations islamistes qui participeront aux prochaines législatives. Au moins cinq partis islamistes modérés obtiendront le sésame de l’Intérieur qui, tout compte fait, vise à réduire la force des islamistes en multipliant les courants. Ce qui affaiblira le poids des islamistes qui, s’ils forment un seul parti ou bloc politique, pourraient éventuellement remporter les législatives. Abassi Madani, chef historique du FIS, a annoncé il y a quelque jours son intention de contester auprès d’institutions internationales la loi organique sur les partis politiques devant être votée hier et interdisant aux anciens militants du FIS de reconstituer leur parti. Par ce geste, le chef de file de ce parti dissous compte renouer avec la politique et prendre part à la course des prochaines échéances. Le président du Mouvement de la société pour la paix, Bouguerra Soltani, a appelé hier à organiser des élections transparentes répondant aux normes internationales afin de garantir une participation massive. A une question sur l’impact du printemps arabe sur les orientations du parti, Soltani a affirmé que nul ne saurait nier l’interinfluence des peuples, ajoutant que le peuple algérien qui a vécu une période difficile pendant les années 90 n’ira certainement pas vers une révolution sanglante mais vers celle des urnes pour opérer le changement. De l’impact sur l’assiette électorale du MSP de l’agrément du Front pour le changement national, issu des dissidents qui se sont démarqués du parti, Soltani soutient qu’il ne s’agit pas de l’électorat du mouvement mais de celui de la mouvance islamique. Plus explicite, il a estimé que le succès de la mouvance islamique est le leur. A propos de l’intention de la mouvance islamique d’établir une alliance, le président du MSP a indiqué que sa formation était favorable à une telle démarche, ajoutant que le parti menait des consultations avec les initiateurs. En tout état de cause, la mouvance islamique semble avoir des chances d’émerger aux prochaines élections, sachant que les islamistes ont une grande force de mobili
Yazid Madi