Les syndicats de l’Education risquent fortement de revenir sur le terrain de la contestation dès le deuxième trimestre. Désormais, il n’y a pas de gêne, pour les syndicats, à s’exprimer à nouveau sur les problèmes du secteur.
Les 100 jours accordés au ministre, le temps qu’il étudie les différents dossiers, étant presque épuisés, les mécontents du statut particulier de l’Education pourraient fortement revenir à la charge et alimenter le brasier qui, attention, n’est pas tout a fait éteint.
En effet, les syndicats menacent et expriment, chacun à sa façon, leur mécontentement quant à la non-prise en charge de leurs revendications dans le nouveau statut particulier du secteur de l’Education. Contacté hier par téléphone, Sadek Zziri, président de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), a estimé que c’est en fait le dossier du statut particulier qui a laissé pourrir la situation.
«C’est une vraie bombe à retardement, on n’en a pas fini avec ce texte», dit-il. Selon lui, le staff de Benbouzid avait mal fait les choses. Plusieurs corporations appartenant au secteur de l’Education se disent lésés par ce texte.
Les corporations sont les suivantes : les adjoints d’éducation, professeurs techniques des lycées techniques (PTLT), les censeurs, les proviseurs de lycées, les surveillants généraux, les intendants, les corps communs, sans pour autant omettre d’autres points qui minent le secteur dont la prime de zone qui concerne les travailleurs du Grand Sud, les heures supplémentaires.
Il y aussi des voix qui s’élèvent contre la détermination du seuil des leçons à réviser pour le baccalauréat. Mais il reste à dire que les syndicats s’indignent contre la non-satisfaction de leurs revendications, celles qui sont particulièrement liées au statut particulier, régime indemnitaire et à la promotion.
L’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), a brandi la menace d’aller vers une action dès la reprise des cours au deuxième trimestre, si la tutelle ne trouve pas de solution immédiate. Sadek Zziri, président de l’Union a cité justement le cas des professeurs occupant des postes en voie de disparition dans le cycle primaire et moyen.
Ils se voient, soutient-il, privés de promotion, après l’annonce du nouveau statut particulier qui les classe dans la catégorie 10 pour les enseignants du primaire au lieu de 11, et dans la catégorie 11 pour les enseignants du moyen au lieu de 12. L’Unpef revendique aussi la prise en charge des revendications des adjoints d’éducation.
Le syndicat exprime également son indignation par rapport à la non-prise en charge des doléances des travailleurs du Sud, relatives notamment à la prime de zone. Par ailleurs, l’organisation syndicale demande au ministère de tutelle de se pencher sérieusement sur les problèmes des corps communs et des travailleurs professionnels pour améliorer un tant soit peu leurs conditions de vie et de travail.
Dans la foulée, il a indiqué que son syndicat saisira la rencontre qui le réunira le 4 décembre prochain avec le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, afin de revoir l’activité syndicale, recenser les formations qui disposent d’une réelle représentativité.
Se battant pour le même objectif, le Syndicat des travailleurs de l’Education (SNTE), compte mettre le paquet cette fois-ci pour presser le responsable du secteur de réhabiliter tous les adjoints d’éducation, «au nombre de 40 000 au niveau national», dans le corps pédagogique.
Le syndicat ne se met pas non plus en marge. Une réunion est prévue le 7 du mois en cours, à l’issue de laquelle les troupes vont décider laquelle des options à prendre à même de secouer le ministre, a indiqué Abdelhakim Aït Hamouda, chargé de communication du SNTE.
Rebiha Akriche