Leur sit-in devant le monument des Martyrs a été empêché par la police, Réactions des boycotteurs

Leur sit-in devant le monument des Martyrs a été empêché par la police,  Réactions des boycotteurs

Les membres de la coordination nationale pour le boycott des présidentielles du 17 avril prochain et les directions de leurs partis ont été violemment empêchés aujourd’hui de tenir leur rassemblement devant le sanctuaire des Martyrs à Alger.

Le dispositif sécuritaire installé dès la matinée aux alentours du lieu de rassemblement a interdit l’accès à toute personne d’accéder à l’esplanade de Riadh El Feth y compris pour les journalistes.

Dès lors, cette coordination, composée par Soufiane Djilali, Abdallah Djaballah, Abderrezak Makri, Mohamed Dhouibi, Mohcine Belabbas et Ahmed Benbitour, a été contrainte de rester à quelques mètres du monument. Il est à signaler, par ailleurs, que d’autres personnalités nationales et des animateurs du Mouvement Barakat ont également pris part à ce rassemblement.

Abdellah Djaballah, président du Front pour la justice et le développement (El Adala), a indiqué qu’il « refuse la politique de l’exclusion » et dénonce l’interdiction de cette manifestation pacifique. « Nous appelons à un changement radical. Nous appelons le peuple au boycott de ces élections car la volonté politique de bâtir un Etat de droit est inexistante», a-t-il lancé.

Djilali Sofiane, président de Djil Djadid, quant à lui, a appelé au départ du système en place qu’il qualifie de « corrompu » et a renouvelé l’invitation au peuple algérien de boycotter le prochain scrutin.

Pour Abderezzak Mokri, président du MSP, sa présence à ce rassemblement est « synonyme du refus du quatrième mandat du président de la République », mais aussi une dénonciation de « ce système d’une poignée de citoyens qui dirige tout un pays ». « Ce rassemblement s’inscrit dans le cadre d’une série d’actions que nous comptons mener pour sensibiliser les citoyens à boycotter le scrutin présidentiel», a-t-il ajouté.

De son côté, Youcef khebaba représentantes d’Ennahada et président de groupe parlementaire de l’Alliance pour l’Algérie verte, a qualifié les présidentielles prochaines de « carnaval », car « les résultats sont connus d’avance ». Il estime que le pays se dirige vers « une impasse » dont la « responsabilité revient à ceux qui nous gouvernent actuellement et à tous ceux qui nous empêchent de s’exprimer librement ».

Estimant que le pouvoir en place est à sa déchéance, Hakim Saheb, ex-député et secrétaire national du RCD, a indiqué que « ce système s’affole dès qu’il y ‘a un léger frémissement de l’expression populaire ». Quant à l’empêchement de la manifestation, il a précisé qu’il « fallait s’attendre à ce que le pouvoir policer se dépêche pour interdire cette action symbolique». Selon lui, « le boycott est une alternative face à un scrutin dont les résultats sont connus déjà».

Kamel Benkoussa qui s’est retiré de la course à la présidentielle après l’annonce de la candidature du président Bouteflika a affirmé que « l’Algérie vit aujourd’hui un moment historique marqué par une crise politique et économique. Si les partis, mouvements et les citoyens appellent aujourd’hui à l’arrêt du processus électoral, car les menaces qui pèsent sur l’instabilité du pays sont très importantes». Dans le même sens, il a ajouté qu’il «faut tout de suite installer une structure devant gérer la période de transition vers une véritable démocratie en Algérie».

Dans une déclaration distribuée à la presse, la coordination nationale pour le boycott des présidentielles du 17 avril prochain, a dénoncé la répression et a appelé les Algériens à boycotter les élections présidentielles prochaines.

Les membres de la coordination comptent organiser un meeting populaire le 23 Mars prochain à la Salle Harcha à Alger, rappelle-t-on.

Khelifa Litamine /Mahmoud Chaal