La police s’est déployée massivement, hier, aux alentours de la Grande-Poste, à Alger, pour empêcher le déroulement d’une manifestation du mouvement Barakat, un sit-in de solidarité avec les jeunes militants des droits de chômeurs que la justice à Laghouat vient de condamner à la prison ferme. Le sit-in prévu à 13h sur l’esplanade de la Grande-Poste n’a pu avoir lieu, la police ayant barricadé les accès.
Elle a également chargé les militants du mouvement Barakat qui ont tenté de se rassembler et des interpellations ont été opérées parmi ces derniers. Selon une source proche du mouvement, sept militants ont fait l’objet de conduite au commissariat.
Certains ont été acheminés vers le commissariat de Rouiba. Ils seront relâchés après plus de 3 heures de détention. Les manifestations du mouvement Barakat dans la capitale ont toujours été systématiquement réprimées par les forces de l’ordre. Depuis juin 2001, suite aux incidents qui avaient émaillé la grande marche du mouvement des Aarchs de Kabylie, le gouvernement a émis une instruction interdisant les manifestations publiques à Alger. L’interdiction est scrupuleusement observée, sauf en de rares circonstances, comme ce fut le cas avec la marche des salafistes suite à l’attentat terroriste qui a visé le journal satirique français Charlie Hebdo. L’empêchement du sit-in du mouvement Barakat, hier, ne présage rien de bon pour le rassemblement, au même endroit, auquel a appelé, pour mardi prochain, l’Instance de concertation et de suivi (ICS) de l’opposition. Les autorités réserveraient, sauf surprise, une même réaction à la manifestation de l’opposition politique. Le samedi 14 février, une conférence de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), programmée à l’hôtel Es-Safir (ex-Aletti), n’a pas été autorisée.
S. A. I.