Leur secteur directement concerné par l’augmentation des carburants : Trois ministres sur le gril

Leur secteur directement concerné par l’augmentation  des carburants : Trois ministres sur le gril
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Cette situation est d’autant plus plausible que la flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité culmine déjà sur pratiquement tout le territoire national.

Le projet de loi de finances 2018 augure-t-il d’une augmentation tous azimuts sur les prix de certaines denrée? Trois ministres sont sur le gril puisqu’ils sont directement concernés par la conséquence qu’induira le relèvement des prix des carburants à la pompe. En premier lieu, le ministre des Transports, ensuite celui du Commerce et enfin le ministre de l’Agriculture.

L’essence et le gasoil, à ce jour, subventionnés, devront donc augmenter incessamment. Des experts en économie réfutent néanmoins les arguments du gouvernement pour justifier sa décision d’augmenter les prix des carburants à la pompe. Ils jugent que ces hausses annoncées vont directement frapper les portefeuilles des citoyens. Aussi, les spécialistes avertissent que ces mêmes citoyens n’ont pas à compatir avec les difficultés d’un gouvernement qui ne se soucie pas de leur sort. Ils peinent à comprendre le sacrifice qu’on exige d’eux, surtout que leurs salaires n’augmentent jamais, alors que la sécurité sociale est une énigme pour nombre d’entre eux.

D’autres observateurs, à l’instar du président de l’Ugca Union générale des commerçants algériens El Hadj Tahar Boulanouar, estiment que les contribuables risquent d’être littéralement livrés, de plus belle, à la tyrannie des transporteurs une fois ces impôts devenus effectifs. Ces augmentations porteraient le coup de grâce à ce qui reste de dignité aux citoyens qui se retrouveraient alors en proie à la voracité de rapaces de tous bords, estime-t-on en effet.

En l’absence d’une véritable régulation du secteur des transports, les transporteurs privés seront, prédit-on, les premiers à sauter sur l’aubaine pour imposer des tarifs de tickets sauvages et défiant tout entendement.

Un scénario que les Algériens ont déjà eu à constater, hélas, à leur grand dam lors d’expériences passées. Ceci dit, comme le commun des citoyens s’est habitué à vivre en se serrant la ceinture, la baisse de son pouvoir d’achat que provoquera la hausse des prix des carburants sera inéluctable. Toucher aux prix des carburants enclenchera nécessairement un véritable effet domino.

La réaction en chaîne touchera alors en premier l’agriculture. Les lacunes que comporte le marché de la distribution et donc celui du commerce lesquels sont censés encadrer l’acheminement des produits agricoles du fellah producteur jusqu’au consommateur final finiront par créer le chaos, tellement propice aux spéculateurs de tout acabit. Ce sombre tableau est d’autant plus plausible que la flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité culmine déjà sur pratiquement tout le territoire national. Au nord comme au sud et à l’est comme à l’ouest, de quoi acculer les chefs des ménages à faible revenu. Cerise sur le gâteau, les fruits et légumes ont déjà fait des ailes.

Les ministres du Commerce et de l’Agriculture sont ici directement interpellés surtout que la notion de solidarité nationale prend, désormais, tout son sens à la faveur de la situation économique particulière que traverse la nation. Ils devront plus que jamais veiller à l’équité dans la distribution des produits et étouffer dans l’oeuf toute velléité de malveillance. Il y va carrément de la stabilité sociale qui risque d’être mise à mal surtout que le contexte social et économique est déjà fragile.

Le gouvernement est interpellé à accompagner ces augmentations sur le terrain et ce afin de réguler les prix. Mieux, de doctes analyses estiment que le carburant constitue un exutoire pour nombre de secteurs économiques, aussi suggèrent-elles de trouver les mécanismes idoines pour le subventionner.