Leur rôle étendu à la sphère économique locale, Nouvelle mission pour les walis

Leur rôle étendu à la sphère économique locale, Nouvelle mission pour les walis
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La réunion qui a regroupé le gouvernement et les walis a permis de livrer quelques enseignements supplémentaires sur la démarche de l’Exécutif face à l’actuelle conjoncture économique et sociale.

D’abord sur le plan du constat, les avis se rejoignent pour signifier que la situation induite par la crise pétrolière est difficile et peut engendrer des conséquences non négligeables si des mesures hardies ne sont pas prises.

Le maître-mot de la réunion gouvernement-walis aura été d’apprendre à être rigoureux dans la gestion des affaires publiques pour en réduire les dépenses. Mais pas seulement.

Il faut réunir impérativement les conditions de la relance de l’économie pour prétendre absorber, à terme, le choc pétrolier qui semble s’inscrire dans la durée.

Si le Premier ministre ne partage pas la lecture alarmiste de la conjoncture, il signifiera, devant les premiers responsables des collectivités locales, que la donne a changé et que leur rôle doit être désormais plus actif dans la démarche de l’Etat qui consiste à stimuler l’investissement.

Et à explorer les opportunités de création de richesse et d’emploi. « Il ne faut pas s’alarmer, et il ne faut pas s’endormir non plus », a-t-il dit pour inviter à rompre avec les habitudes héritées de la période d’aisance financière du baril à plus de 100 dollars.

On retiendra, pour avoir été répété, que si la collectivité doit s’astreindre à rationaliser ses dépenses et à compter ses sous, les transferts sociaux, que représentent les subventions allouées à des produits de consommation de base et d’autres acquis comme la gratuité des soins et la construction de logements sociaux, ne sont pas remis en question.

Le programme de réalisation des infrastructures dans les secteurs de la santé, de l’habitat et de l’éducation est maintenu.

De même que les soutiens en faveur de la création d’emploi. « La conjoncture actuelle est, certes, difficile mais elle offre aussi une excellente opportunité d’introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier nos modes de fonctionnement et de régulation », a soutenu Sellal.

« En lieu et place de l’austérité, nous optons, en Algérie, pour la croissance et la relance économique. Des actions de rationalisation sont et seront menées pour mieux maîtriser les dépenses de l’Etat et elles seront étendues aux collectivités locales dont nous attendons la même discipline dans l’allocation et l’utilisation des deniers publics », a-t-il ajouté.

Ceci posé, le challenge est de réussir à mettre sur les rails une économie productive qui contribuera à réduire la facture des importations, en répondant aux besoins de consommation nationale. Le cap est résolument mis sur cet objectif stratégique.

La loi de finances complémentaire pour 2015 en a fixé la trajectoire en énonçant des mesures de soutien à l’investissement. Celle relative à la libération du foncier est en ce sens déterminante. Beaucoup d’intentions ont été contrariées par la raréfaction des assiettes de terrain.

Les walis au centre du dispositif

Dans son article 48, la LFC 2015 énonce notamment que la concession au gré à gré des terrains relevant du domaine privé de l’Etat destinés à la réalisation des projets d’investissement est, désormais, autorisée par un arrêté du wali sur proposition du directeur de wilaya en charge de l’investissement.

Sont également concernés par cette disposition les actifs résiduels des entreprises publiques dissoutes, des actifs excédentaires des entreprises publiques économiques ainsi que des terrains relevant des zones industrielles et des zones d’activité.

Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalam Bouchouareb, a précisé, samedi dernier, lors de la rencontre avec les walis qu’un cahier des charges pour les concessions du foncier industriel sera élaboré prochainement afin de s’assurer de sa destination et de son exploitation.

Ce cahier des charges précisera les droits et les obligations des investisseurs potentiels et confirmera le principe de récupération des terrains par l’administration dans le cas de non-respect des clauses convenues.

Cette approche de l’investissement met au centre du dispositif le wali qui, en concertation avec le directeur sectoriel de la wilaya, a le pouvoir d’apprécier la portée du projet et de le valider en octroyant les soutiens nécessaires.

En fait, et c’est l’autre enseignement de la réunion de samedi dernier, les premiers responsables des démembrements locaux de l’Etat ont vu leur rôle considérablement renforcé et étendu à la sphère économique.

Il ne s’agit pas de se cantonner à l’étude des dossiers mais de s’appliquer à accompagner les potentiels investisseurs jusqu’à l’aboutissement du projet.

En levant toutes les entraves qui pourraient se dresser en travers d’une ambition. C’est ce qu’a leur demandé expressément Sellal qui les a exhortés à en finir avec les réflexes bureaucratiques.

Le ministre de l’Intérieur, Nourredine Bedoui, a confirmé, au terme des travaux de la rencontre, que les walis ont désormais une stature qui les implique dans le fait économique.

Ils sont appelés à l’avenir à créer de l’activité et des emplois et à améliorer l’attractivité des localités dont ils ont la responsabilité. A aider à l’implantation des entreprises et à capter les opportunités d’investissement. Ils seront comptables de leur mission puisqu’ils seront évalués.

« Désormais, les walis seront évalués sur ces plans qui constituent les indicateurs de performance de la gestion locale », a révélé Bedoui. La conjoncture économique a donc dicté de modifier des habitudes ancrées.

L’administration est sommée de se mettre en phase avec le nouveau contexte en s’affranchissant des lenteurs bureaucratiques qui ont neutralisé des initiatives portant un préjudice à l’économie nationale.