Leur représentation a été réduite à 20%,Les députés disent non aux femmes

Leur représentation a été réduite à 20%,Les députés disent non aux femmes
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La représentation des femmes dans les Assemblées élues a été réduite du tiers au cinquième. Les députés, de crainte de perdre leurs places ou pour diverses contraintes liées à la société algérienne, ont fini par apporter un amendement réduisant la représentation des femmes à 20%. Cet amendement a été introduit par la commission des affaires juridiques de l’Assemblée, mais sans manquer de provoquer l’ire des quelques femmes députées ainsi que certains hommes dont la position ne cautionne pas celle adoptée par leur propre formation.

Tout compte fait, les prochaines listes électorales ne comporteront pas 30% de femmes, et il y a risque de voir les 20% proposé non respectés, car les modalités de son application restent aussi à définir. Mise devant le fait accompli, Ouardia Aït Merar, députée du parti du Front de libération nationale (FLN) a indiqué qu’«on ne pouvait pas être d’accord avec le principe de la promotion de la femme politique et être contre ce quota de 1/3», estimant qu’il s’agit là d’une «contradiction». «On ne peut pas soutenir les réformes du président de la République et changer le contenu de ce projet de loi», a-t-elle souligné, soutenant que le texte devrait être voté tel qu’il a été rédigé. Les députés Lahmar Aouad et Ibrahim Qar Ali du même parti ont également plaidé pour le maintien du taux du 1/3 des candidates femmes sur les listes électorales, comme indiqué dans le texte présenté par le gouvernement. D’autres intervenants qui ont pris la parole lors du débat, ont exprimé leur «déception» de voir les députés s’opposer à ce projet de loi alors qu’ils avaient applaudi l’introduction de l’article 31 bis dans la Constitution amendée en novembre 2008 qui encourage la promotion de la participation de la femme dans la vie politique. Une autre députée a souligné que la femme «avait besoin d’une loi et pas d’une fetwa». «Comment des députés qui avaient voté à une écrasante majorité l’article 31 bis lors de l’amendement de la Constitution en novembre 2008 s’opposent aujourd’hui à ce projet de loi ?», s’est-elle interrogée. Il est cependant à relever que presque tous les partis ont exprimé des réticences quant au quota des 30%. Chaque parti a fait valoir ses arguments afin de justifier cet amendement. En dehors de l’hémicycle, des organisations du mouvement associatif continuent à défendre, dans une parfaite langue de bois, la nécessité de faire impliquer les femmes dans la vie politique. La secrétaire générale de l’Union nationale des femmes algériennes, Nouria Hafsi, a annoncé la tenue prochaine d’une conférence nationale sur l’élargissement de la représentativité de la femme au sein des Assemblées élues, à laquelle tous les partis politiques seront conviés. Sans pour autant songer à mettre la pression ou mener la moindre campagne de sensibilisation afin d’éviter que le quota des 30% ne soit rejeté. Bien que cet amendement était prévisible, force est de rappeler que le ministre de la Justice a reconnu la faiblesse de la représentation des femmes dans les Assemblées élues, mais sans pour autant que les autorités publiques ne daignent donner l’exemple et désigner plus de femmes au sein du gouvernement et des administrations.

Aomar F.

LG Algérie