Leur région est réputée pour ses grosses chaleurs: Quelles vacances pour les Bouiris?

Leur région est réputée pour ses grosses chaleurs: Quelles vacances pour les Bouiris?

Ceux qui n’ont pas les moyens de partir ont la possibilité de se reposer en se déplaçant vers la forêt récréative d’Errich.

Dès la fin du mois de Ramadhan, le citoyen algérien sera confronté à une nouvelle grande dépense, celle des achats de l’Aïd. Ce rempart dépassé avec les moyens du bord, voilà que pointe, tel ce croissant tant attendu, une autre dépense: les vacances d’été. Même si on parle de vacances d’été, réellement il s’agit pour bon nombre de seules vacances. Rongé et sucé jusqu’à la moelle des os, le portefeuille, selon sa consistance, décidera de la destination et de la durée du séjour.

Jusqu’à cette année où le mois de jeûne a coïncidé avec le mois de juillet, la majorité des vacanciers de Bouira se permettaient quelques jours sur les bords de la grande bleue. Cette première catégorie, plus particulièrement les habitants de la région Est, c’est logiquement qu’ils se rendent sur les plages de Béjaïa et Jijel. Les natifs de l’ouest et du nord de la wilaya préfèrent, pour cause de proximité, toujours les plages de Boumerdès. Les plus nantis et pourvus de moyens vont à l’ouest du pays, dans les régions de Béni Saf et Oran. Une deuxième catégorie émerge du lot. Ceux qui préfèrent la montagne et la campagne.

Par manque de moyens, mais également par attachement aux traditions et valeurs ancestrales, des familles rejoignent le village natal en cette période de vacances pour renouer les liens avec la famille. Ce changement d’air, en plus de consolider l’éducation des enfants qui évoluent au sein de la grande famille, permet de faire des économies en ces moments de disette.

Ce choix se retrouve chez les habitants natifs des villages du versant Sud du Djurdjura. Ces vacances sont aussi très prisées par les nationaux travaillant outre-mer, d’où la forte présence des véhicules immatriculés à l’étranger. Cette couche de la société, influe directement sur le coût du marché. Parce que leuro reste une monnaie chère, ils n’hésitent pas à acheter et faire le bonheur des vendeurs au détriment des autochtones qui, eux comptent leurs sous. La troisième catégorie est celle des plus aisés. Jusqu’aux événements tragiques qui ont secoué et endeuillé Tunis et Sousse, ces familles se rendaient dans ce pays voisin. Cette année, le nombre s’est réduit telle une peau de chagrin.

Deux raisons à ce recul: l’insécurité qui semble s’installer au pays de la révolution du Jasmin, également la baisse des budgets et l’obligation de recourir à l’austérité. La destination la plus prisée, au regard des réservations auprès des agences de voyage cette année pour les familles riches, sera la Turquie. «Les modalités pour les pays d’Europe sont draconiennes. Je prends ma femme et mes deux enfants en Turquie. Ce pays offre toutes les commodités et reste très beau. La gent féminine en raffole à cause de leurs téléfilms qui passent en boucle sur nos chaînes de télévision. Voilà un moyen pour promouvoir le tourisme», nous dira Yazid, un jeune entrepreneur natif de M’Chedallah. Au milieu de ce magma de fans, changement de climat et de lieu, il y a ceux qui resteront à Bouira pour apprécier sa canicule.

Cette catégorie sociale qui n’a pas les moyens de partir, aura la possibilité de se reposer en se déplaçant vers la forêt récréative d’Errich, sur les bords du barrage de Tilesdit, aller jusqu’à Tikjda pour la journée, se rendre au hammam de Bordj Okhriss, visiter le site de Tharana… en attendant la fin du Ramadhan, toutes ces populations espèrent que les responsables de nos villes se pencheront sur le problème de l’éclairage public qui est un obstacle quand on veut sortir la nuit en quête de fraîcheur. Sur ce point, Bouira-ville bat tous les records. Le soir venu, elle plonge dans un noir terrifiant.