Les mains tendues et le regard triste, de nombreux enfants subsahariens n’hésitent pas à se faufiler entre les véhicules pour demander l’aumône. Tel est l’amer constat apparent au niveau de plusieurs artères de la ville. Après une éclipse discrète ayant duré un laps de temps, des réfugiés subsahariens sont de nouveau présents dans les rues de la ville avec un nombre qui augmente de jour en jour.
Ainsi, après avoir squatté les environs de la gare routière de Yaghmoracen puis l’avenue Chakib Arslan, ces réfugiés ont actuellement élu domicile sur l’avenue Colonel Lotfi, à proximité du palais des expositions à M’dina J’dida. Ces derniers repèrent les endroits très fréquentés pour se mettre à l’abri et être en contact direct avec les citoyens chez qui ils trouvent un élan de solidarité très lucratif.
Ce phénomène a pris beaucoup d’ampleur depuis l’apparition des premiers réfugiés, il y a un peu plus de huit mois et a maintes fois été relaté dans nos précédentes éditions mais, à ce jour, aucune solution satisfaisante n’a été apportée. Des centres de refuge ont été ouverts pour accueillir cette population qui a fui la guerre, les conflits internes et la misère, mais ces centres ont très vite été désertés, les réfugiés préférant de loin «l’hospitalité» de la rue plutôt que ces centres. Même si les habitants de la capitale de l’Ouest sont très solidaires avec ces réfugiés et tentent de leur venir en aide de plusieurs façons, leur présence en pleine rue pose encore problème.
Devant l’absence de toutes mesures d’hygiène, de nombreux Oranais craignent pour leur santé et l’approche de la saison estivale n’arrange guère la situation qui devient particulièrement sensible. «Nous ne voulons en aucun cas faire preuve de xénophobie envers ces réfugiés, bien au contraire. Nous prônons l’action de solidarité mais cela ne saurait être une solution idoine pour cette population. Des mesures doivent être prises par les autorités du pays pour permettre une meilleure prise en charge de ces réfugiés», dira une citoyenne âgée d’une quarantaine d’années.

L’avis de cette citoyenne est partagé par un grand nombre d’Oranais qui observent, impuissant, cette situation qui vire au pourrissement. Par ailleurs, il est important de souligner le fait que ces enfants qui s’adonne à la mendicité au niveau d’un grand nombre d’artères, se mettent en danger et mettent également en danger la sécurité des automobilistes, vu que ces bambins surgissent de nulle part et peuvent très facilement être la cause de graves accidents.