Renfermant de nombreux lacs d’eau douce, qui lui confèrent le statut de zone humide, cette région attire de plus en plus d’espèces d’oiseaux aquatiques.
L’avifaune aquatique s’enrichit de nouvelles espèces à Mila. En effet, renfermant de nombreux lacs d’eau douce, qui lui confèrent désormais le statut de zone humide, cette région de l’intérieur du pays attire de plus en plus, ces dernières années, d’espèces d’oiseaux aquatiques. Ce sont, dans leur majorité, des palmipèdes tels que les canards colverts, les cormorans, les hérons blancs et les flamants roses.
Au recensement de 2014 effectué par les services de la protection de la faune et la flore de la direction des forêts, le nombre d’oiseaux aquatiques ayant hiverné dans les trois principaux lacs de la wilaya était de seulement 3000 sujets, dont une majorité de canards et de hérons blancs. En l’espace de trois ans, ce chiffre a pratiquement sextuplé. Il est passé à 17 000 sujets en janvier dernier, selon les décomptes réalisés par les services compétents. Au total, 39 espèces de palmipèdes exotiques ont été identifiées dans les lacs de Beni Haroun, de Grouz, à Oued Athmania et de Sidi Khelifa, cette année, dont trois espèces de fuligules, deux espèces de canards et autant d’espèces de hérons, de grèbes, de tadornes, une espèce de cormorans et une autre d’aigrettes. Originaires d’Europe du Nord ou d’Asie centrale, ces oiseaux viennent pour hiverner et se reproduire ou pour se reposer, le temps d’une journée, comme font les flamants roses. Selon Samir Benftima, chef du service protection de la faune et la flore, le nombre de cormorans est passé de 5000 individus en 2015 à 6200 en 2017. Bel oiseau au plumage noir, le cormoran passe pratiquement huit mois (d’octobre à mai) dans les lacs de Grouz et Sidi Khelifa avant de retourner en Iran, son pays d’origine, en juin. Mais la population qui a beaucoup évolué est incontestablement celle des canards colverts. Elle ne comptait que 600 sujets en 2013 ; elle en compte 4070 actuellement. En plus de ces deux espèces, majoritaires dans la région, plus de 6000 autres volatiles migrateurs sont repérés, dont les hérons blancs, les fuligules, les grèbes et les tadornes. Quant aux flamants roses, qui descendent exclusivement dans la retenue collinaire d’El-Maleh (commune de Rajas) et au lac de Sidi Khelifa, ils ne restent jamais plus d’une journée dans la région. “Ces oiseaux s’arrêtent juste pour se reposer avant de poursuivre leur route vers les sabkha d’El-Hodna où ils ont l’habitude d’hiverner”, nous explique-t-on.
KAMEL B.
