Leur grève illimitée a été jugée légale, la justice tranche en faveur des grévistes du métro d’alger

Leur grève illimitée a été jugée légale, la justice tranche en faveur des grévistes du métro d’alger
La grève illimitée, observée par les travailleurs des chantiers d’extension du métro d’Alger, sur la ligne Grande-Poste-place des Martyrs, a été jugée légale par la Cour d’Alger, nous a indiqué hier Mokhtar Amara, membre du syndicat d’entreprise, affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).

Après avoir été renvoyée à plusieurs reprises, la Cour a finalement rendu justice aux 200 employés licenciés par le groupement d’entreprises portugaises Zagop et Teixeira Duarte. Les travailleurs avaient enclenché une grève illimitée depuis le 21 novembre dernier pour réclamer des droits socioprofessionnels liés principalement à l’augmentation de la rémunération des heures supplémentaires, au versement de différentes primes et l’amélioration des conditions de sécurité sur les chantiers. Les travailleurs avaient saisi l’UGTA, qui s’est adressée, de son côté, au ministère des Transports pour faire valoir les droits des travailleurs.

La grève étant déclarée «légale», les travailleurs licenciés vont introduire une action en justice contre leur employeur pour réclamer leur réintégration et leur indemnisation. Ils ont décidé de dénoncer les agissements du groupe portugais qui leur faisait signer des contrats non conformes à la législation de travail, selon eux. En effet, explique M. Amara , l’article 12 de la loi relative aux relations de travail stipule que «le contrat de travail peut être conclu pour une durée déterminée, à temps plein ou partiel, dans les cas expressément prévus ci-après :

lorsque le travailleur est recruté pour l’exécution d’un contrat lié à des contrats de travaux ou de prestation non renouvelables ; lorsqu’il s’agit de remplacer le titulaire d’un poste qui s’absente temporairement et au profit duquel l’employeur est tenu de conserver le poste de travail ; lorsqu’il s’agit pour l’organisme employeur d’effectuer des travaux périodiques à caractère discontinu ;  lorsqu’un surcroît de travail, ou lorsque des motifs saisonniers le justifient ; lorsqu’il s’agit d’activités ou d’emplois à durée limitée ou qui sont par nature temporaires».

Cependant, le groupement portugais, qui a décroché le projet d’une durée de 48 mois, fait signer continuellement aux travailleurs des contrats de trois mois, alors qu’en début des travaux il était question de contrats de six mois. Ils réclameront aussi l’indemnisation des syndicalistes licenciés abusivement depuis le déclenchement du débrayage, le versement des salaires impayés durant la période du mouvement de protestation et la satisfaction des revendications déjà énumérées dans la plate-forme de revendications. M. Amara a fait remarquer que l’inspecteur du travail a instruit le groupement pour respecter la législation en termes d’heures de travail.

Actuellement, ils travaillent à un rythme de huit heures par jour/équipe alors que «nous travaillions à raison de 12 heures par jour sans bénéficier d’une rémunération conséquente des heures supplémentaires», a-t-il déploré, ajoutant que les travailleurs demandaient une rémunération entre 75 et 100 % par heure supplémentaire. «Nos revendications sont légitimes», a-t-il soutenu.

Karima Sebai