à leur troisième jour de grève, hier, les communaux paralysaient encore une grande partie des communes de la capitale, près de 43, avec le taux de suivi parfait de 100% enregistré au niveau de certaines municipalités comme Sidi M’hamed, Chéraga ou encore Kouba.
Et si au sein de la coordination des sections syndicales des communes d’Alger, instigatrice du débrayage, l’on se réjouit du suivi massif au mot d’ordre de débrayage, qui aurait dépassé toutes les prévisions, on tient, néanmoins, à exprimer deux regrets.
Arezki Amrani, chargé à l’organique et à la communication au sein de cette organisation relevant de l’UGTA, parle dans un premier temps du manque de répondant de la tutelle qui, selon lui, semble peu se soucier des revendications d’une corporation laissée-pour-compte. Pourtant, dira-t-il, «la coordination a dû patienter une année entière depuis qu’elle a fait part, le 6 mars 2012 plus exactement, au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales de sa plateforme de revendications». Une plateforme sérieusement élaborée puisque poursuit notre interlocuteur, «elle a été minutieusement étudiée dans le cadre d’ateliers, à l’effet de ne pas tomber dans la surenchère des revendications impossibles à honorer». Et de citer en exemple, le salaire minimum exigé pour tout fonctionnaire de la commune revendiqué à hauteur de 40 000 Dinars, qu’il dit trouver tout juste à même de permettre à ces fonctionnaires sous payés jusque-là, de pouvoir faire face à la vie de plus en plus chère». Ceci avant de reprendre pour inviter les autres corporations à faire de même et de ne pas se tirer les uns les autres.
Pour le second regret, il relève du «domestique» puisque la centrale syndicale sous la chapelle de laquelle active ladite coordination des travailleurs des communes d’Alger, désavoue énergiquement ce mot d’ordre de grève. Ce qui fera dire à Amrani que ce que vient de «commettre» l’Union de wilaya d’Alger de l’UGTA qui a usé de menaces et de pressions multiformes est très grave». Avant de poursuivre et dire que «c’est l’histoire qui aura à juger les uns et les autres», dénonçant, au passage, le maire de la Casbah qui aurait, selon lui, usé de menaces à l’encontre des fonctionnaires de la commune. Ce qui fait d’ailleurs, précise-t-il, que «la grève au niveau de cette commune n’est suivie qu’à hauteur de près de 50%»

Faits notables à relever, c’est que, d’abord au niveau des communes où la grève est observée, les grévistes assurent un strict service minimum comme l’établissement des actes de décès pour les besoins du permis d’inhumer ou l’enregistrement de naissances entre autres. Il y a, ensuite les effets de ce débrayage avec ces queues à ne pas en finir observées au niveau des services des communes où la grève n’est que partiellement ou pas du tout suivie comme c’est le cas à El Biar, Ben-Aknoun ou encore Alger-Centre. Dans ces communes, nombre de citoyens se plaignent que des chaînes à perte de vue mais plus de l’incivisme de beaucoup de gens qui se croient plus rusés, créant davantage de désordre. Car les services notamment d’état-civil sont pris d’assaut par leurs «clients» habituels mais aussi par de nombreux citoyens d’autres communes où la grève est observée qui s’y rendent pour légaliser des documents administratifs, ou se faire délivrer une fiche individuelle ou familiale.
Ceci dit, le chargé à l’organique et à la communication au sein de la coordination des sections syndicales des communes d’Alger, menace de durcir davantage le mouvement de contestation si jamais, d’ici dimanche prochain, soit le dernier jour de grève, la tutelle ne viendrait pas à se manifester pour ouvrir le dialogue. «Nous opterons pour une grève ouverte et que chacun prenne ses responsabilités», assène Amrani.
M. K.