Disposition n Et si le cauchemar des ascenseurs en panne dans les cités AADL pouvait trouver son épilogue dans cette nouvelle formule qui consiste à confier leur gestion à de jeunes entreprises locales fraîchement créées ?
En tout cas les pouvoirs publics veulent y croire après le fiasco que la question n’a eu de cesse de soulever. La page Gest-Immo, censée gérer ces cités, semble aujourd’hui définitivement tournée. Au grand bonheur des locataires dans des immeubles de plus de 20 étages à qui cette «entreprise», puisque c’est ainsi qu’il faut la désigner, en a fait voir de toutes les couleurs de par l’incompétence et le laisser-aller qui a caractérisé sa gestion. Pour l’heure, il s’agit de contrats qui ont été attribués, hier mercredi, par des représentants du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville à quatre entreprises spécialisées dans la maintenance des ascenseurs, le nettoyage et l’assainissement. Une première étape avant, indique-t-on de s’élargir pour toucher l’ensemble du parc logements de type location-vente (AADL) au niveau national (55 000 unités en plus du programme prévisionnel de 200 000 unités en cours de réalisation). Pour l’un des jeunes bénéficiaires de ce contrat, Mossadek Yacine Kaïdi, directeur d’une PME chargée de la réparation et de la maintenance des ascenseurs, «l’obtention de ce contrat est une chance inouïe» puisqu’il a réussi à concrétiser son projet grâce aux avantages qu’offre l’Etat dans le cadre des dispositifs d’aide à l’emploi. L’entreprise de ce jeune entrepreneur, qui a fait une formation en France dans le domaine des ascenseurs chez l’un des leaders mondiaux, emploie trois techniciens qualifiés et des apprentis. «Nous comptons beaucoup sur l’apprentissage et la transmission du savoir, d’autant plus que la spécialité d’installation et de maintenance des ascenseurs est quasiment inexistante localement», déclare-t-il. Cette attribution vient en application de la convention signée en septembre dernier entre le ministère de l’Habitat, celui du Travail et l’UGTA, permettant la création de groupements d’entreprises créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej et Cnac). Une vingtaine d’entreprises avaient alors conclu des contrats avec l’AADL pour la gestion des cités de logement, alors qu’une trentaine de nouvelles demandes sont en cours d’étude, a indiqué le directeur général de l’Agence de l’amélioration et du développement du logement (AADL), Mohamed-Tarek Belaribi. «Nous allons commencer par les cités les plus dégradées», selon lui. Le même responsable a affirmé que les clauses du contrat liant les entreprises en question et l’AADL sont bien définies et sont accompagnées d’un cahier des charges portant sur les prestations que doit fournir l’entreprise, ainsi que les dispositions relatives à la résiliation du contrat le cas échéant et au contrôle de l’opérateur public.
Lyes Sadoun