Leur comportement a fait exploser le marché de l’automobile Les Algériens accros aux véhicules neufs

Leur comportement a fait exploser le marché de l’automobile Les Algériens accros aux véhicules neufs

Cette tendance a ouvert l’appétit des concessionnaires qui misent davantage sur l’extension de leurs réseaux et points de vente. En attendant un SAV à la hauteur des marques, on prédit une nette croissance pour l’année 2012, surtout que les Algériens sont très portés sur les nouveaux modèles.

Comme il fallait bien s’y attendre, le marché du véhicule neuf a connu une variable qu’aucun concessionnaire automobile n’a inscrit dans ses prévisions et ses plans de charge. Pas même les grandes concessions qui détiennent la tête du classement dans le Top 5 durant l’année 2011. Avec 320 000 voitures facturées et livrées, soit une moyenne mensuelle 26 000 à 27 000 cartes jaunes délivrées pour la mise en circulation, le marché du véhicule neuf a explosé. Ce chiffre ne reflète pas l’état réel des ventes, sachant que certains concessionnaires ne communiquent jamais leurs ventes mensuelles ou annuelles à l’Association des concessionnaires automobiles (AC2A). Selon les donnes communiquées au courant de l’année 2011, ce chiffre ne tient pas compte également des commandes et des factures pro forma délivrées à certains acheteurs volatils. Mieux, ce taux n’inclut pas les ventes inscrites au mois de décembre 2011 à cause de l’engouement des clients, promotions et millésime obligent, à vouloir acquérir une voiture immatriculée et livrée en janvier 2012. Pourtant, les Algériens, pour la plupart, ont acquis des produits neufs à l’époque où le crédit automobile était en vigueur avant qu’il ne soit supprimé par la loi de finances complémentaire de 2009. C’est dire que les ventes ont atteint un niveau jamais enregistré du temps des rappels sur salaire que du temps du crédit à la consommation. Des voitures ayant circulé 20 000 km se sont retrouvées sur le marché d’occasion, alors que durant les années 2001, 2002 et 2003, les Algériens achetaient des véhicules d’occasion dit “gonflés” et ayant roulé 100 000 km et plus ! Le comportement du consommateur algérien a totalement viré et ouvert l’appétit aux concessionnaires qui ont trouvé leurs comptes. Non seulement dans les segments A et B, c’est-à-dire sur les véhicules dont le prix varie entre 800 000 et 1 200 000 DA, mais aussi sur les voitures haut de gamme et dont les prix varient entre 3 et 5 millions de dinars ! Sur ces deux segments, en entrée de gamme et grosses cylindrées, des clients se sont retrouvés sur la “liste d’attente”. Certains acquéreurs ont attendu trois à six mois, selon la disponibilité, alors que d’autres ont dépassé huit mois d’attente. Cette croissance a également donné lieu à une spéculation sans précédent. Le procédé est insolite : des clients achètent des modèles très prisés et les mettent en vente à des prix plus élevés sur le marché parallèle. Vicieux, ces spéculateurs ont pénétré le marché du neuf et ont instauré leurs “mécanismes” pour saturer la commande sur les voitures demandées, mais pas disponibles. Rien que sur ce “créneau”, des show-rooms se sont vidés et les demandes ont explosé. Les concessionnaires ont dû multiplier les stratagèmes pour satisfaire les commandes, notamment en introduisant des modèles de voitures du même segment afin d’éviter la pression. Ce taux de vente jamais réalisé en Algérie, comparativement à 2009 (220 000 unités) et 2010 (230 000 unités), trouve son explication par l’ouverture, durant les six premiers mois de 2011, de 1 200 agences de location de voitures à travers les différents dispositifs d’emploi, mais aussi par le renouvellement du parc automobile des administrations et des entreprises sommées, par le nouveau cahier des charges, d’acquérir des produits qui répondent aux normes de sécurité minimale. Raison pour laquelle on prédit un rythme de vente en croissance pour 2012. En revanche, le service après-vente laisse à désirer dans certaines concessions où des garagistes ne prennent pas en charge les doléances des clients. Pis encore, des véhicules neufs ayant subi des dommages mécaniques ou électroniques au bout d’un kilométrage insignifiant, par défaut de fabrication chez la maison mère, sont restés immobilisés pendant des mois. La disponibilité de la pièce de rechange et les délais de réparation, comme d’ailleurs la prise de rendez-vous, font défaut, et ce, malgré l’extension des réseaux. En ce sens, rares sont les concessions qui incluent le SAV lors de l’inauguration de points de vente agréés. Ces derniers font dans la proximité dans le seul souci de vendre, alors que la garantie du client exige à bien des égards la prise en charge, et en temps réel, de toute anomalie et/ou panne constatée.

“Trop d’options tue l’option”, des véhicules neufs sont passés au scanner dès leur mise en route à cause des imperfections et des courts-circuits constatés. Mieux, des voitures immatriculées en 2011 ont également été passées au contrôle technique suite aux défaillances dans les systèmes de sécurité. Ce chapitre, à savoir le SAV, continue de préoccuper certaines concessions, mais surtout les propriétaires de véhicules neufs. Point noir, après les termes de garantie qui manquent de visibilité, le SAV devra faire peau neuve. À défaut, le client change de cap. Comme sur les ventes…