Disparus de la circulation pendant un moment, les réfugiés subsahariens ont refait leur apparition depuis quelques jours déjà. Ces derniers ont largement été remarqué aux environs de M’dina J’dida en train de mendier ou encore installés à proximité du lycée Benothmane.
Ces réfugiés qui ont fui la guerre et les conflits internes qui sévissent dans leur pays, préfèrent déserter le camp de réfugiés situé à Boufatis à cause de son isolement et du fait «qu’il ne réponde pas aux critères de camps de réfugiés», selon leurs déclarations.
Lors de l’un de ses briefings, le premier responsable de la wilaya avait instruit les directeurs de la santé et de la DAS pour mettre en place un plan d’action pour parer à un éventuel afflux de réfugiés, surtout après l’intervention française au Mali.
Ces pronostics se sont révélés fondés, vu qu’un nombre impressionnant de ces réfugiés arrive presque quotidiennement dans la capitale de l’Ouest. Nous nous sommes entretenus avec le directeur de la DAS (direction de l’action sociale) à cet effet et ce dernier a déclaré:
«Nous procédons quotidiennement au ramassage de ces réfugiés, mais nous sommes forcés de souligner le fait qu’ils sont de plus en plus nombreux, chaque jour, chose qui rend notre travail très difficile.» Notre interlocuteur poursuivra encore et dira:
«Ces réfugiés n’ont pas de pièces d’identité en leur possession et lorsque nous voulons les mettre dans un bus pour les emmener vers le Sud, de nombreux transporteurs refusent de les prendre à cause de ça.
Et ce qui rend notre tâche encore plus ardue, c’est la présence d’enfants seuls, menés juste par un chef de groupe.» Toujours pour connaître l’aboutissement de l’instruction du wali, nous avons essayé de contacter le directeur de la santé et de la population, sauf que ce dernier n’était pas dans son bureau.
Le retour de ces réfugiés dans les rues d’Oran a suscité beaucoup d’interrogations auprès des citoyens qui, sans vouloir tomber dans le chauvinisme, se demande quelle tournure vont prendre les choses, surtout avec l’augmentation du nombre de réfugiés. Leur présence particulièrement remarquée à proximité du lycée cité plus haut, a suscité cette fois-ci, quelques inquiétudes.
«On se souvient très bien de ce qui s’est passé à proximité du collège Abdelmoumen où la présence de ces réfugiés avait augmenté au point où elle commençait à constituer un risque sanitaire pour les élèves et les passants. Nous ne voulons pas que cela se reproduise près de ce lycée», dira une parente d’élève scolarisée au lycée Benothmane.
Outre les interrogations et les inquiétudes des parents d’élèves, il est important de souligner le fait que les Oranais sont d’une générosité impressionnante avec ces réfugiés. Dons de nourriture, de vêtements et même d’argent se font quotidiennement au point d’en étonner les réfugiés eux-mêmes. «Les gens ici sont très généreux», nous avait révélé une réfugiée nigérienne, il y a quelques mois de cela.
A. WALID