Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, Chérif Rahmani, veut conférer une nouvelle ambition au secteur industriel national.
Ce vaste projet-programme dans lequel se lance le ministère inclut la mise à niveau des zones industrielles (ZI). Le ministre veut en fait offrir un véritable parc pour que l’industrie algérienne puisse se développer. Étant un levier de développement de tout un secteur, ces ZI ont, compte tenu de leur état de dégradation, besoin d’une réhabilitation profonde. Le mode de leur gestion, leur vocation, leur organisation et leur fonctionnement doivent être impérativement revus. Le constat est on ne peut plus amer. Les experts ont établi un constat peu reluisant de ces espaces qui, il fut un temps, ont fait le bonheur des pouvoirs publics de par leur efficacité. Aujourd’hui, ces zones ne remplissent plus ce rôle de lieu de production et de la création de la valeur ajoutée.
De nos jours, force est de constater que dans ces ZI, les différents services dont ont besoin les entreprises n’y existent plus. La ZI de Rouiba-Réghaïa, créée en 1918, est prise comme exemple édifiant, illustrant cet état de fait. Ce qui était le joyau du secteur industriel dans un passé, est devenu, à présent, un espace inadéquat où les conditions minimales pour qu’un opérateur économique puisse exercer son métier ne sont pas réunies. M. Chérif Rahmani évoque un certain nombre de dysfonctionnements tels que les infrastructures routières non adaptées, l’absence des aires de stationnement, la mauvaise gestion des eaux, drainage inefficace des eaux pluviales, absence de fibre optique et de réseau d’assainissement, décharge à ciel ouvert, etc. Salim Othmani, président de la société NCA, soulève le problème d’indus occupants qui se permettent de mettre en vente des parcelles de terrain dans cette zone de Rouiba.
Un bidonville a vu le jour là-bas, regrette-t-il, depuis plus de 40 ans. Les bus du transport du personnel de la SNVI, déplore-t-il, continuent à détruire les voiries. L’intervention de Slim Othmani est sans ambages devant une assistance partageant le même avis. Pour lui, les travaux de réhabilitation prévus n’ont pas été exécutés.

Cependant, tout en approuvant l’ensemble de ces irrégularités, le ministre veut “tourner la page et repartir sur un bon pied”, pour reprendre sa phrase. Il envisage de redorer le blason de la ZI de Rouiba qui dispose d’une superficie estimée à plus de 1 000 hectares où quelque 200 entreprises dont 70% privées emploient plus de 30 000 personnes qui nourrissent près de 200 000 familles. Il opte carrément pour un processus de modernisation fignolé avec un bureau d’études spécialisé en management urbain. Le projet en question est élaboré par l’établissement chargé de la gestion de cette ZI, Gestimal. Il s’agit d’une opération-pilote qui est appelée à être généralisée vers les autres zones industrielles et d’activité à travers tout le territoire national.
Cette action prévoit, a indiqué hier M. Rahmani au cours d’une rencontre avec les opérateurs, l’introduction dans ces espaces des services intégrant les nouvelles technologies, la recherche et la formation…
Il faut, a-t-il souligné, améliorer les services utilitaires tels que les voieries, les réseaux d’AEP, les TIC… Sur le plan financier, il suggère la mise en place d’agences bancaires, les PTT, les centres d’affaires, les services de logistique, le guichet unique de l’Andi…
Et afin de lever les contraintes bureaucratiques auxquelles font face ces chefs d’entreprise, il a été décidé de mettre ces ZI sous l’autorité des walis. La rencontre d’hier a été l’occasion pour le département de M. Rahmani, d’une part, et des opérateurs, d’autre part, de discuter les voies et moyens à même de définir un modèle de gestion et de modernisation plus approprié et efficient de ces zones.
B K