L’étude de kaspersky révèle que 66,2% des ordinateurs sont touchés, Cyberattaques : l’industrie énergétique en Algérie espionnée

L’étude de kaspersky révèle que 66,2% des ordinateurs sont touchés, Cyberattaques : l’industrie énergétique en Algérie espionnée

La question reste de savoir qui est l’auteur de ces agissements contre les entreprises algériennes et si le gouvernement a pris des dispositions pour remédier à ces attaques incessantes.

Les réseaux industriels des compagnies d’énergie et les intégrateurs de systèmes ICS qui activent sur le sol algérien ont été fortement touchés par des cyberattaques durant le 2e semestre de l’année 2017. C’est ce qu’a révélé une étude de Kaspersky-Lab qui a indiqué qu’à travers le monde, “près de 40% de l’ensemble des systèmes de contrôle de processus industriels (ICS) dans les compagnies d’énergie protégées par les solutions de Kaspersky-Lab ont été attaqués par un malware au moins une fois pendant les 6 derniers mois de 2017, suivis de près par 35,3% des réseaux d’ingénierie et d’intégration ICS”. En effet, dans cette étude consacrée au “paysage des menaces pour les systèmes d’automatisation industrielle au 2e semestre 2017”, Kaspersky-Lab a affirmé que “le nombre d’attaques lancées contre ces deux secteurs dépasse notablement les autres, lesquels représentent en moyenne entre 26% et 30% des ordinateurs ICS attaqués”. Dans cette proportion, l’Algérie a été classée au 24e rang mondial des pays les plus touchés par ces attaques qui s’apparentent à de l’espionnage industriel. En ce sens, cette étude a également révélé que l’Algérie figure parmi les 5 pays, en pourcentage d’ordinateurs ICS attaqués, avec 66,2% des machines ciblées et dont les données ont été exploitées et/ou piratées. Ainsi, l’Algérie fait partie des pays qui n’ont pas changé en termes de cyberattaques aux côtés du Vietnam (69,6%), du Maroc (60,4%), de l’Indonésie (60,1%) et de la Chine (59,5%). “La cybersécurité des sites industriels demeure un problème qui peut avoir de très graves conséquences sur les processus industriels et occasionner des pertes pour les entreprises. En analysant le paysage des menaces dans différents secteurs, Kaspersky-Lab a constaté que la quasi-totalité d’entre eux sont régulièrement victimes de cyberattaques sur leurs ordinateurs ICS”, a encore révélé Kaspersky-Lab, qui s’inquiète, par ailleurs, que “des attaques détectées ont fait mouche par accident”. Les hackers ne se sont pas limités à ces deux secteurs, mais se sont attaqués, avec des fréquences de faible à assez faible intensité, à d’autres secteurs audités, comme la fabrication, le transport, les réseaux collectifs, l’alimentation et la santé. Autrement dit, les entreprises algériennes, notamment les grands comptes et les sociétés relevant de la souveraineté, sont exposées régulièrement aux cyberattaques.

Selon cette étude, “Internet demeure la principale source d’infection, à l’origine de 22,7% des attaques contre des ordinateurs ICS, en hausse de 2,3%, comparée aux six premiers mois de l’année”. Ce pourcentage concerne les pays les plus vulnérables, à l’instar de l’Algérie qui occupe, par ailleurs, la 3e place dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (Mena).

Tout en tirant la sonnette d’alarme, Kaspersky-Lab a expliqué que “les incidents de cybersécurité et les attaques ciblées enregistrés ces dernières années, ainsi que les initiatives réglementaires devraient fortement inciter les compagnies d’énergie à adopter des produits et des mesures de cybersécurité pour leurs systèmes de technologies opérationnelles (OT)”. Et pour cause, révèle l’étude, “le réseau de distribution moderne est l’un des systèmes les plus vastes d’objets industriels interconnectés auquel est aussi relié un grand nombre d’ordinateurs et qui est très exposé aux cybermenaces”. Pis encore, entre février 2017 et janvier 2018, révèle cette étude, “des programmes de minage de cryptomonnaie ont attaqué 3,3% des systèmes informatiques d’automatisation industrielle, dans la plupart des cas par accident”. Ces attaques ont touché les quatre coins de la planète, dont l’Algérie, et ce, à cause de la vulnérabilité des systèmes d’automatisation industrielle touchés par des variantes des virus qui ont atteint 18 900 versions, que ce soit par Internet, par les périphériques amovibles ou encore par les messageries. “Les résultats de cette étude nous ont surpris. Le fort pourcentage d’attaques de ce type au sein des compagnies d’énergie montre que les efforts accomplis par ces entreprises pour assurer la cybersécurité de leurs systèmes d’automatisation, après certains incidents graves dans leur secteur, ne sont pas suffisants et qu’il reste des failles multiples susceptibles d’être exploitées par des cybercriminels”, a indiqué Evgeny Goncharov, le patron de Kaspersky-Lab.

FARID BELGACEM