L’été est arrivé, les vacances aussi « vendre la destination Algérie »: Cet art qui nous manque…

L’été est arrivé, les vacances aussi « vendre la destination Algérie »: Cet art qui nous manque…

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Si la destination Algérie est encore largement désertée c’est parce que tout n’est pas mis en oeuvre pour vendre le produit algérien et parce que toutes les voies d’une véritable relance n’ont pas été explorées.

Nul ne peut contester le grand potentiel touristique algérien, qu’il soit naturel ou culturel. Tout au contraire, tous nos interlocuteurs, en toutes circonstances, de toutes nationalité reconnaissent cet étalage historique inestimable, plusieurs fois millénaire, ces atouts culturels incommensurables et ces sites naturels d’une beauté hors du commun. Tous s’accordent, donc, à reconnaître que si la destination Algérie est encore largement désertée, à l’exception de quelques milliers de touristes – hommes d’affaires non compris-venus par curiosité, par témérité ou par affinité sentimentale pour notre pays, c’est parce que entre autres raisons, tout n’est pas mis en oeuvre pour vendre le produit algérien, et parce que toutes les voies d’une véritable relance n’ont pas été encore explorées.

Les arguments fondés sur des questions de sécurité nous semblent éculés depuis, déjà, de nombreuses années et, dans tous les cas, insuffisants pour expliquer la désertion de la destination Algérie. Le handicap n’est pas toujours dans le produit, mais dans la capacité de ceux qui en ont la charge, à le vendre.

En fait, tout peut se vendre quand on sait vendre. Parmi les produits susceptibles de soutenir la concurrence, on pourrait citer, la Saoura, les Oasis, l’héritage romain, des produits culturels et cultuels et même certaines stations balnéaires en moyenne saison.

Pour y arriver, il y a indubitablement un certain nombre de conditions à réunir et un processus à suivre. Outre les infrastructures hôtelières et touristiques qu’il faut revaloriser, qu’il faut densifier et mettre aux normes internationales, il faut assurer une présence régulière et de qualité dans les Salons internationaux du tourisme pour une communication active sur la destination et la promotion de son image. Entre autres axes de travail, il y a aussi l’indispensable intervention de la science. La science qu’impose le développement de l’industrie du tourisme. Une science dont le lieu de foisonnement, serait l’université algérienne dans toutes ses ramifications, sociales, humaines, techniques et technologiques. Or, que constatons-nous? Une pauvre production en littérature touristique, un manque, voire une absence d’expertises de la part de nos universitaires dans le champ de production ou de consolidation de l’expression touristique. Les experts nationaux, peu nombreux, qui ont capitalisé de longues années d’expérience, qui ont élaboré des réflexions, apporté des contributions reconnues sous d’autres cieux, ne sont pas reconnus ou sollicités dans leur propre pays.

Quels ouvrages sur les questions essentielles du tourisme pourrait-on sérieusement faire valoir ou exhiber devant un parterre de connaisseurs et qui aurait force de référence pour les scientifiques, enseignants, étudiants et autres chercheurs. Même certains mémoires de fin d’études des écoles et instituts spécialisés en hôtellerie et tourisme se limitent souvent à des reproductions d’anciens travaux datant de plusieurs années. L’effort de recherche, d’analyse étant, certainement, plus glorifiant ou rétribuant.

Il est vrai que la littérature se nourrit de l’objet dont elle se prévaut et, à sa décharge, le tourisme n’est pas aux premières loges des motivations intellectuelles puisque économiquement, il demeure le parent pauvre du développement. Mais un sursaut dans le domaine est encore possible. Il est même salutaire. Encourager, stimuler, intéresser les enseignants, favoriser la formation à un haut niveau, faire appel à l’expertise nationale et étrangère, pour accompagner les étudiants, les enseignants, les chercheurs, les professionnels. Prendre exemple sur d’autres pays qui, malgré les crises économiques, les bouleversements politiques, les tensions sociales qu’ils ont connues, ont su reconquérir, grâce à leurs politiques marketing, le déploiement de leur force de vente, les parts de marché perdues et se repositionner dans le concert des nations touristiques. La Tunisie, l’Egypte en sont les meilleurs exemples. Pour mieux maîtriser l’art de la vente. L’art d’être là où il faut et de dire les mots qu’il faut, de trouver les formules idoines pour mieux présenter et défendre l’image de la destination et mieux vendre le produit.