L’été à Tipasa, De Douaouda à Damous : les familles trouveront « plage à leur pied »

L’été à Tipasa, De Douaouda à Damous : les familles trouveront « plage à leur pied »

Notre reporter a sillonné pour vous les 123 kilomètres de côte de la wilaya de Tipasa. Il revient avec un reportage dans lequel il décrit des plages sublimes aux reliefs changeant au gré du parcours.

Sans nul doute, la wilaya de Tipasa avec ses 123 km de côte est l’une des destinations estivales les plus prisées du littoral national. Sa façade maritime alternant, au gré des reliefs, immenses plages, belvédères naturels, criques et sites joliment ciselés sur une dorsale aux allures majestueuses. Mais ce décor féérique qui se dégrade à fur et à mesure de l’avancée du béton garde toujours sa splendeur qui charme chaque été des centaines de milliers d’estivants.

Pour ceux qui viennent de l’est, particulièrement d’Alger, Tipasa dévoile ses charmes dès sa frontière que délimite Oued Mazafran. La plage Colonel Abbas de Douaouda, prolongement naturel des plages de Zeralda, étale son sable sur un rivage grouillant de monde. Sous l’œil vigilant des gendarmes et des maîtres-nageurs, les baigneurs, venus pour la plupart de la partie ouest de Tipasa, d’Alger et de Blida, nagent en toute quiétude. « C’est ma plage favorite. Elle est le site idéal pour passer mes journées de vacances avec ma famille. Je viens quasiment une journée sur deux. C’est mieux que de louer dans un hôtel ou bien un appartement à proximité de la mer.

Ça me coûte moins cher et en plus j’ai au maximum une demi-heure pour arriver ici », confie un père de famille. Pour lui, la plage Colonel Abbas est faite pour les familles, même si de temps à autres on aperçoit passer des grappes de jeunes. « Cela ne me dérange aucunement. A chaque fois j’essaye d’avoir un parasol près du poste de la Protection civile. Ainsi j’ai moins de tracasseries. L’astuce est de ne pas s’éloigner de la plage, car on risque d’être inquiété », conseille-t-il. À Douaouda, les plages ne sont pas tout à fait noires de monde durant les jours de semaine.

A l’instar de ce mardi, le site Colonel Abbas et même la plage de la ville, en l’occurrence Si El Haouès, n’affichaient pas complet. « Il faut attendre le week-end pour les voir prises d’assaut », assurent des habitants de la ville. « J’évite de venir ici pendant le week-end, car je sais pertinemment que j’aurais des problèmes non seulement pour stationner mais aussi pour planter mon parasol. Néanmoins, si je décide de venir à la plage un vendredi, je dois débarquer un peu tôt avant que la plupart des estivants occupent les lieux », fait savoir un autre père de famille de Koléa.

Kouali : l’enchanteresse plage

Kouali, une petite plage rocailleuse en forme de demi-lune presque, située à l’est de la ville de Tipasa et à quelques encablures du complexe touristique le CET, attire tout le temps énormément de monde. Agréable et tiède, l’eau de Kouali est peu profonde.

Pour les enfants c’est le site idéal pour s’initier à la nage. « Nous venons toujours ici en groupes. Loin des baigneurs, on se lance mutuellement des défis. Avec nos appareils portables on filme les meilleurs plongeons question de les brandir comme trophée », lance fièrement Karim, un jeune de Hadjout qui, en compagnie de ses amis, occupent un rocher non loin de Kouali.

Après le CET et sa plage ouest qui attirent chaque année énormément d’estivants, la route est toute tracée pour aboutir à la ville de Tipasa et ses parcs archéologiques dont les vestiges résistent toujours à l’usure des siècles. La circulation dans les artères principales de la ville du chef-lieu est toujours difficile. « Avec la mise en service de l’échangeur ouest reliant la voie expresse Bou-Ismail/Cherchell au rond-point donnant vers Chenoua, la ville respire mieux, car tous les vacanciers qui veulent se rendre généralement à Chenoua transitent par cet axe. Alors qu’avant ils étaient contraints de traverser la ville », nuance un habitant. Pratiquement collée à Matarès, la plage de Chenoua marque le commencement d’un autre décor naturel qui singularise la partie ouest de la wilaya.

D’un accès facile, Chenoua accueille chaque année des milliers d’estivants, surtout ceux qui n’ont pas de moyen de locomotion. Ils y affluent de partout, même au-delà des frontières de la wilaya. « On n’a pas besoin de posséder une voiture pour venir. Il suffit juste de prendre les transports en commun pour profiter des bienfaits de la mer. D’ailleurs ma famille et moi avons pris le bus pour venir ici. Seulement, il faut prendre toujours ses précautions pour ne pas rentrer tard à la maison, car on risque de ne pas trouver de transport », fait savoir un père de famille d’Ahmeur El Ain. Comme la plage Colonel Abbas, Chenoua est fréquentée par de nombreuses familles. Là aussi l’atout qui joue en faveur de ce site est la sécurité. « La Gendarmerie nationale a mis tous les moyens nécessaires tant humains que matériels pour veiller à la quiétude et à la sécurité des estivants, que ce soit sur les plages ou sur les routes.

Nous veillons constamment à ce qu’aucun problème ne perturbe les vacances des estivants », affirme le commandant Maghzili, chargé de communication au niveau du groupement de la Gendarmerie nationale de Tipasa. Selon l’officier supérieur, les familles peuvent se rendre sans crainte dans toutes les plages autorisées à la baignade de la wilaya de Tipasa qui sont au nombre de 43. « Notre présence constante dans les sites de baignade dissuade de facto les criminels. Le dispositif Delphine permet une intervention rapide des gendarmes en cas de survenance d’un problème », rassure-t-il.

De Chenoua à Oued El Bellaâ qui relève de la commune de Cherchell, en passant par la corniche de Chenoua, le visiteur de la wilaya de Tipasa a tout le loisir et l’embarras du choix pour planter son parasol dans l’une des plages qui ceinturent le flanc nord du Mont Chenoua. Caroubier, plage des Pins, El Beldj, Plage Bleue et son rocher Barbar, El Hamdania, sont autant de sites attractifs qui font oublier le stress quotidien et le vacarme des villes. C’est là où se retirent de nombreuses familles, de Blida notamment.

Côte ouest : des étendues féériques

Avec son sable gris foncé, El Hamdania, annonce, si l’on peut dire, la couleur du décor ornant les plages de la partie ouest de Tipasa jalonnant la façade maritime jusqu’à Damous, à la frontière de la wilaya de Chlef. Ces sites, qui séparent joliment la mer des forêts et autres champs agricoles et agglomérations, se particularisent par l’immensité de leur rivage que déforment timidement certains rochers saillants.

L’uniformité topographique presque parfaite de ces plages procure aux contemplateurs un sentiment d’apaisement, du moins c’est ce que fait remarquer un octogénaire de Tipasa, croisé dans le bois surplombant le site en question. « C’est vraiment apaisant. Au moindre souci qui ronge mon esprit je viens ici pour me ressourcer et penser calmement à la solution de mes problèmes. Je le fais depuis maintenant quarante ans, et à chaque fois je repars à la maison apaisé. C’est vous dire la magie de l’endroit », tient-il à témoigner. En quittant Oued El Bellaâ, un autre endroit que les familles apprécient pour le calme qui y règne, on débouche sur la plage de Tizirine et Mer et Soleil juste à l’entre est de Cherchell. Se situant à une petite distance de la gare routière, ce site s’avère pratique, tant sur le plan des transports ou bien de sa proximité de la ville.

À Hadjret Ennous, à quelque 15 km de Cherchell, deux plages affichent souvent complet. Pour leurs amoureux c’est un don du ciel. Les familles y accourent de toutes les wilayas limitrophes. « Hadjret Ennous est une petite agglomération paisible, pourvue d’une nature extraordinaire. On l’adopte facilement, d’autant plus que depuis que ma famille et moi la fréquentons, nous nous ne sommes jamais confrontés au moindre petit souci. C’est un paradis sur terre », atteste un Algérois. Ce sentiment de quiétude et de sécurité on le constate également chez les familles qui se rendent à Messelmoun, Gouraya, Larhat et Damous.

Là aussi, le décor des plages est quasi identique : un long rivage et en prime une verdure grandiose qui couvre l’arrière-pays. Ses sites féériques, de l’avis même des habitants de cette partie de la wilaya, sont de plus en plus fréquentés d’année en année. Pendant les week-ends, l’affluence bat des records. « Cette année on a eu du mal à circuler durant les week-ends sans être pris dans un embouteillage. Pour nous, c’est une bonne chose, car les estivants font fonctionner le commerce local », tient à dire Youcef de Damous.

Attention aux embouteillages !

En plus des familles venant de Blida, d’Alger et de Tipasa, les plages de la côte ouest de Tipasa attirent également beaucoup de monde d’Ain Defla. « Il me suffit de traverser la montagne par la route passant par Beni Mileuk pour atterrir à Damous ou Gouraya », confie un estivant d’Ain Defla. « Les familles sont les bienvenues à Larhat. Elles profitent des bienfaits de la mer sans qu’elles soient importunées, car chez nous, veiller sur un invité, c’est sacré », assure Ali de Larhat. Les aoûtiens ont toute latitude de choisir l’une des 43 plages autorisées à la baignade à Tipasa.

Le menu est, si l’on peut dire, varié et à la convenance de tout le monde. Seule ombre au tableau : les embouteillages qui se forment particulièrement à la fin de la voie express à Cherchell au niveau de Oued El Belaâ. A cet endroit, il faut patienter des fois jusqu’à une heure de temps pour atteindre enfin le centre-ville de l’ex-Césarée. « Lorsque l’autoroute sera achevée, ce problème ne se posera plus », espère un habitant de Cherchell. C’est tout le mal qu’on souhaite aux vacanciers.

Amirouche Lebbal