La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU laisse ouvertes toutes les options, à l’exclusion du déploiement d’une force d’occupation.
Le Conseil de sécurité de l’ONU est parvenu dans la nuit de jeudi à un consensus relatif aux moyens de gérer les bouleversements que vit la Libye.
Effectivement, et après plus d’un mois de discussions et de tergiversations, le Conseil de sécurité des Nations unies a fini par adopter jeudi soir, à l’issue de trois jours de négociations, par dix voix (notamment la France, la Grande Bretagne, les États Unis et le Liban…), et cinq abstentions (la Russie et la Chine, ainsi que l’Allemagne, le Brésil et l’Inde) la résolution 1973. Ainsi, et de par cette résolution, le Conseil de sécurité autorise «toutes les mesures nécessaires» pour assurer la protection des populations civiles face à l’armée de Mouamar El Gueddafi. Il s’est, en premier lieu prononcé pour l’instauration d’une zone d’exclusion dans le ciel libyen.
D’une part, la résolution 1973 autorise les Etats membres à prendre, au besoin, toutes mesures nécessaires pour faire respecter la zone d’exclusion aérienne et de faire en sorte que des aéronefs ne puissent être utilisés pour des attaques aériennes contre la population civile. D’autre part, le Conseil précise qu’il est exclu le déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n’importe quelle partie du territoire libyen.
Approuvant le recours à la force contre le régime du colonel Mouamar El Gueddafi, ouvrant ainsi la voie à des frappes aériennes, le conseil de sécurité a aussi demandé «l’établissement immédiat d’un cessez-le-feu et l’arrêt complet des violences et de toutes les attaques et abus contre des civils», soulignant «le besoin d’intensifier les efforts pour trouver une solution à la crise afin de répondre aux demandes légitimes du peuple libyen».
Appelant tous les Etats «à fournir une assistance, notamment pour toute autorisation de survol nécessaire», la résolution stipule aussi que tous les Etats exigeront de leurs nationaux et ressortissants et des sociétés sises sur leur territoire ou relevant de leur juridiction, de faire preuve de vigilance dans leurs échanges avec des entités enregistrées en Libye, si ces Etats ont des raisons de penser que de tels échanges peuvent contribuer à la violence ou à l’emploi de la force contre les civils.
En outre, le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de constituer, pour une période initiale d’un an, un groupe d’experts chargés de réunir, examiner et analyser des informations provenant des Etats, d’organismes des Nations unies compétents, d’organisations régionales et d’autres parties intéressées concernant l’application des mesures édictées dans la résolution 1970 et dans la présente résolution, en particulier les violations de leurs dispositions.
Alors que les membres «abstentionnistes» y entrevoient une intervention militaire, la Russie et la Chine n’ont, malgré leurs réticences, pas eu recours à leur droit de veto. La Chine a d’ailleurs exprimé hier de «sérieuses réserves» sur la résolution votée.
Affichant les mêmes réserves que la chine, la Russie «exclut» toute participation à une opération militaire, a déclaré hier le chef de l’état-major de l’armée russe, le général Nikolaï Makarov, cité par Interfax.
Nardjes FLICI