L’État tunisien en guerre contre le terrorisme, Les 12 commandements de Habib Essid

L’État tunisien en guerre contre le terrorisme,  Les 12 commandements de Habib Essid
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C’est dans l’attitude d’un État déterminé à combattre sans concession le terrorisme que s’est illustrée la Tunisie au lendemain de l’attentat sanglant ayant fait 38 morts et 39 blessés.

La Tunisie, ciblée vendredi par un attentat terroriste particulièrement sanglant revendiqué par l’organisation de l’État islamique (Daech) et qui a coûté la vie à au moins 38 estivants, dont de nombreux étrangers, notamment des Britanniques (15, selon une identification datée d’hier), a eu la réaction d’un État qui a des ressorts institutionnels. Le gouvernement de Habib Essid s’est rendu à la riposte que la situation recommande : partir et sans plus tarder en guerre contre le terrorisme.

Une guerre qui alliera, comme l’attestent les 12 mesures arrêtées, vendredi, à l’issue de la réunion de la cellule de coordination sécuritaire et de suivi à La Casbah, l’action militaire et la prévention politique qui interviendra en amont.  Habib Essid, qui a enchaîné, hier, avec la réunion du Conseil des ministres à Sousse, celle prévue pour aujourd’hui du Conseil national de sécurité en attendant l’engagement des consultations avec les partis politiques pour bâtir une Union nationale contre le terrorisme, fait pour ainsi dire le choix de l’éradication.

Même si la cellule de coordination sécuritaire, réunie promptement, a préconisé naturellement “d’ouvrir une enquête pour établir un diagnostic global de l’attentat, déterminer les responsabilités et prendre les mesures nécessaires”, il n’en demeure pas moins qu’elle n’est pas restée sans définir les principales mesures de lutte contre le terrorisme.  Le gouvernement tunisien a pris la décision courageuse, mais non moins judicieuse, d’attaquer le mal à la racine. Il a annoncé la fermeture durant la semaine de toutes les mosquées qui, jusqu’ici, échappaient au contrôle de l’État. Au total, ce sont pas moins de 80 mosquées ciblées. Une dizaine d’entre elles ont déjà été diligemment touchées par la mesure. L’institution de Habib Essid a retenu, également, d’agir avec la même fermeté à l’encontre de tous les partis politiques et associations qui se mettraient en faux avec la loi fondamentale (Constitution) de la Tunisie.  Par fermeté, il faudra sûrement entendre dissolution.

D’ailleurs, l’on sait que les activistes salafistes radicaux étaient déjà dans le collimateur du gouvernement tunisien, surtout après l’attentat meurtrier de mars dernier contre le musée le Bardo. Suite à l’attentat de vendredi, l’État tunisien s’est vu réconforter dans sa conviction  qu’il ne faut pas se montrer indulgent avec l’islamisme. Aussi, retient-il de revoir la loi relative aux associations, avec, pour amendement principal, l’institution du contrôle de l’État sur l’aspect financier. Le gouvernement tunisien ne reste pas moins déterminé, au plan militaire, à traquer les terroristes partout sur le sol tunisien, jusqu’à leur extermination. Pour ce faire, il a décidé d’intensifier les descentes et les perquisitions pour démanteler les cellules terroristes, en même temps que le renforcement des forces sécuritaires par le rappel des militaires réservistes. Des primes financières seront instaurées pour toutes les informations aidant au démantèlement des cellules terroristes. Par ailleurs, plusieurs montagnes sont déclarées comme zones militaires fermées. Le tourisme étant le moteur économique du pays, le gouvernement d’Essid  a annoncé recourir au tout-sécuritaire sur les sites touristiques. Il a préconisé de maximiser la sécurisation des zones touristiques avec des patrouilles armées à l’extérieur et à l’intérieur des hôtels.

S. A. I.