L’État prend en charge le transport de milliers de supporters, Match de Ouaga : un pont aérien sur fond d’enjeux politiques

L’État prend en charge le transport de milliers de supporters, Match de Ouaga : un pont aérien sur fond d’enjeux politiques

À mesure que s’approche la date du match de barrage contre le Burkina Faso comptant pour les qualifications au Mondial brésilien, l’agitation bat son plein, non pas au Centre technique des équipes nationales de Sidi-Moussa, mais dans certains ministères tenus par de fervents supporters du quatrième mandat pour le président Bouteflika.

Amar Ghoul, qui ne rate aucune occasion pour faire campagne en faveur du Président sortant, s’agite dans tous les sens pour préparer le déplacement d’un millier de supporters à Ouagadougou. Il est tout indiqué avec sa nouvelle casquette de ministre des Transports. Il est vrai que nous sommes loin de l’ambiance ayant régné à la veille du fameux match de barrage d’Omdurman au Soudan où l’état algérien avait réussi l’exploit d’organiser un pont aérien pour transporter quelque 10 000 supporters gratuitement.

à moins d’une semaine du match aller des barrages, il n’y a pas d’effervescence particulière, encore moins de défilés de supporters, contrairement à la folle ambiance qui régnait plusieurs jours avant le match d’Omdurman, qui avait alors propulsé l’Algérie à son troisième Mondial.

Il est vrai que le contexte n’est plus le même, sachant que ce match contre le Burkina Faso se jouera en aller-retour, mais surtout que c’est un match complètement dépassionné, contrairement à celui contre l’égypte, après les incidents du Caire et toute la guerre politico-médiatique qui l’avait entouré.

Mais les politiques algériens intéressés ne s’empêcheront pas de faire le parallèle avec Omdurman et de caresser l’espoir de fructifier l’engouement indéfectible des Algériens pour le football, en particulier pour l’équipe nationale, pour essayer de glaner quelques gains politiques. En effet, le match intervient sur fond de campagne pour la prochaine présidentielle, même si celle-ci n’est pas encore officiellement ouverte.

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que les clientèles et autres courtisans de Bouteflika, qui roulent pour un quatrième mandat, mettront tous leurs moyens pour s’approprier les bénéfices politiques d’une éventuelle bonne performance des protégés d’Halilhodzic. Ambitieux et certainement pressés d’imposer l’option du quatrième mandat comme choix inéluctable, les partisans de Bouteflika tirent déjà des plans sur la comète et prévoient, en cas de qualification au match retour à Blida, d’organiser un cortège officiel de la sélection nationale qui se dirigerait directement à la rencontre du président Bouteflika.

Histoire de rééditer le coup de la qualification au Mondial de 2010, mais surtout de sceller définitivement l’option du quatrième mandat. Car une qualification de l’équipe nationale pour le Mondial du Brésil, avec l’euphorie qui ne manquerait pas de l’accompagner, pourrait servir de tremplin à la candidature de Bouteflika. Ses relais se chargeront certainement de faire le lien entre sa candidature et une possible qualification des Verts, sous la forme d’un slogan genre “Un Président qui gagne”.

Mais le football n’étant pas une science exacte, ces calculs pourraient tomber à l’eau, et il faudrait, dans ce cas, pour les partisans du quatrième mandat, trouver un autre créneau porteur pour vendre la candidature du Président sortant.

A B