Trois mois après avoir décidé d’augmenter de 50% les tarifs des taxis et des bus, l’Etat a décidé de se montrer un peu plus ferme avec les transporteurs. Ainsi, l’Agence nationale de contrôle technique automobile (ENACTA), dans un communiqué rendu public hier, a-t-elle annoncé la mise en place d’un nouveau dispositif coercitif de contrôle technique obligatoire pour les véhicules des activités réglementées visant à améliorer la qualité des prestations assurées aux citoyens.
Un système qui entrera en vigueur le 2 avril prochain et qui concernera les véhicules de transport en commun de personnes, de transport de marchandises, de transport de marchandises employés exceptionnellement au transport en commun de personnes, de véhicules affectés au transport d’enfants, de ceux dotés d’installation GPL, de transport de matières dangereuses, de taxis, de véhicules destinés à l’enseignement de la conduite automobile et des véhicules de transport de malades, précise l’Agence.
Une décision qui ne peutêtre que salutaire pour les usagers des transports en commun qui souffrent, quotidiennement, de la déliquescence d’un secteur qui échappe systématiquement à tout contrôle.
Ce nouveau procédé, qui consacre une révision du barème des sanctions applicables aux défauts constatés sur ces véhicules, devra permettre un tant soit peu de soigner les prestations de service offerts par les transporteurs et qui ne sont pas souvent à la hauteur. Les usagers des bus et de certains taxis sont obligés de s’accommoder des différentes nuisances sonores et de manque d’hygiène lors de leurs déplacements. Et ils sont nombreux à dénoncer des prestations minimales sinon inexistantes.

Ce constat est d’autant plus rendu regrettable par l’augmentation décidée par le ministère des transports en guise de cadeau de fin d’année.
Rappelons que pour le transport collectif de voyageurs dans un rayon ne dépassant pas les 30 km, le ministère a fixé les tarifs du ramassage à 20 DA pour un rayon de 10 km, 30 DA pour 20 km et enfin 35 DA pour les 30 km. Quant aux taxis individuels, la facture sera encore plus douloureuse avec un tarif plafonné à 15 DA/km au lieu et place des 10,50 habituels alors que celui de la prise en charge en course passe de 15 à 20 DA. Ce dispositif, explique l’ENACTA, sera contrôlé au niveau des 254 agences de contrôle agréées par le ministère des transports et réparties à travers le territoire national.
L’Agence conseille donc les propriétaires des véhicules concernés, et afin d’éviter d’éventuelles immobilisations de leurs moyens de transport, de se conformer aux nouvelles dispositions lors de leur passage au contrôle technique, notamment en matière d’hygiène, prévues par la réglementation en vigueur.
Pour rappel, plus de 3000 véhicules ont été retirés de la circulation routière rien qu’en l’espace de six mois, l’année dernière. Redjimi Mohamed, directeur des réseaux de l’établissement national de contrôle technique des automobiles, avait déclaré que 3174 voitures sont passées à la trappe sur les 1,679 million de véhicules contrôlés techniquement tout au long des deux premiers trimestres de 2012. Quelque 178.573 véhicules, toutes catégories confondues, ont été retirés définitivement de la circulation en Algérie depuis 2003 après avoir subi des contrôles techniques, avait indiqué, en 2009, le ministère des transports.
Le contrôle technique périodique des véhicules est obligatoire en Algérie depuis février 2003.
Par ailleurs, il avait annoncé que la centaine d’inspections « surprises » de l’ENACTA avait conduit à la fermeture définitive de 5 agences agréées de contrôle technique durant la même période ainsi que deux à titre temporaire et la distribution de 9 avertissements pour autant d’agences qui se sont rendues coupables d’erreurs notamment au niveau du système de gestion. En 2011,13 agences ont été fermées et 58 contrôleurs techniques ont été radiés.
Il avouera une certaine complaisance de certaines agences de contrôle en direction de transporteurs publics pas toujours en règle. Il soulignera que 25 mille unités travaillant dans le secteur ont été déclarées non conformes sur les 802 mille contrôlées.
Moncef Wafi