Depuis quelques années, rien, ou presque, n’a été fait pour éviter la propagation des produits pyrotechniques qui causent autant de bruit que de dégâts humains.
La protection civile est en état d’alerte maximale. On sent vraiment l’ampleur de la chose cette année ! Les premiers pétards de l’année ont fait déjà leurs premières victimes, mais c’est pour ces deux journées de fête, mercredi et jeudi, que la protection civile a mobilisé ses troupes.
De son côté le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, renouvelle ses mises en garde contre les dangers de l’utilisation de ces produits prohibés par la loi algérienne. Autant dire que leurs efforts soient vains, puisque c’est bien la même institution qui procède au comptage des victimes au lendemain de la fête. Chaque année, on répertorie de nombreux accidents fatals.
Des cas d’handicap ne sont pas toujours, bien entendu, l’oeuvre de la nature ; elles sont souvent celles de la négligence humaine. Les produits pyrotechniques sous toutes les formes, pétards, feux d’artifices, fusées, bombes ou /et double bombe, représentent un danger réel pour la santé publique et peuvent provoquer de graves accidents, a indiqué hier, un communiqué du ministère de la Santé.
« Chaque année, durant la fête du Mawlid Ennabaoui, des accidents surviennent et mettent en danger la vie des individus et la fête tourne au drame pour beaucoup, menaçant l’intégrité des citoyens », a relevé le ministère.
Le même communiqué souligne que «les produits pyrotechniques en plus des risques d’incendies qu’ils présentent, sont à l’origine de la pollution sonore causée par les déflagrations des pétards et bombes », tout en ajoutant que « leurs bruits a un impact négatif sur le bien être physique des personnes les plus vulnérables ».
Les produits pyrotechniques peuvent, également, nuire au système auditif. Le bruit que subissent les oreilles entraînent la détérioration de l’ouie et sont susceptibles de provoquer des blessures chez les personnes les manipulant.
Une explosion dans la main, peut entraîner la perte des phalanges, des doigts voire la main en entier et sa projection dans l’oeil peut être à l’origine de la cécité, souligne la même source, en précisant que les brûlures les plus « graves » sont celles des doigts, des bras, les yeux et la figure.
La projection des pétards dans les yeux provoque des traumatismes oculaires avec des blessures graves, entraînant ainsi des complications et séquelles graves « irréversibles », comme la cécité. Et par-dessus tout, ces produits sont d’une nuisance avérée conte la nature.
Aussi, le document souligne que, les enfants et les jeunes adolescents sont les plus touchés par ce type d’accident, et ne mesurant pas l’ampleur du danger, ils jouent avec le feu, a relevé le communiqué qui invite les adultes à surveiller leurs progénitures. Aujourd’hui, l’avènement de la fête du Mawlid Ennabawi est synonyme de la violence. Chaque année, l’on assite à de véritables batailles entre groupes de jeunes, entre quartiers ou carrément à des cas d’agression avérés aux pétards.
De nombreux cas d’incendies sont enregistrés et des dizaines d’individus sont hospitalisés. D’ailleurs, les services des urgences sont à chaque » Mawlid » submergés. Fatalement, ce scénario se répète chaque année. Pourtant, le décret n° 63-291, du 2 août 1963, stipule que « la fabrication, l’importation, la vente et l’usage de pétards et tout autre produit pyrotechnique sur le territoire national sont prohibés », sur le terrain, il y a toute une autre réalité ?
Le marché est inondé de ces produits importés à coup de milliards, sans se soucier de la sécurité ni du bien-être des citoyens ! Et dire que nos ancêtres ont toujours fait la fête avec les moyens de bord souvent dans une ambiance inégalée. On commence à regretter vraiment les bonnes et saines habitudes de cette belle époque.
R. A.