Persécutés par les combats armés, près de 25 000 réfugiés africains, ont trouvé refuge en Algérie. C’est la déclaration faite jeudi dernier par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia.
Le ministre a souligné que près de 25 000 réfugiés de plusieurs pays africains se trouvaient sur le sol algérien fuyant la situation d’instabilité que traversent leurs pays.
Ould Kablia affirme que l’Algérie s’engage dans la prise en charge des réfugiés pour des raisons humanitaires. L’Algérie ne peut pas lâcher les refugiés africains en ces moments de trouble au Sahel où se fait sentir le bruit de bottes. C’est bien le discours qu’a tenu le ministre de l’Intérieur lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN).
Répondant à une question d’un député sur les mesures prises par les autorités algériennes face au phénomène d’immigration clandestine d’Africains vers l’Algérie, le ministre dira que l’Etat a entrepris une série de mesures «pratiques» pour regrouper ces réfugiés à travers l’installation de tentes dans les régions frontalières du pays et réunir les conditions de vie idoines.
Pour optimiser la sécurité sur les lieux, deux membres du gouvernement travaillent là-dessus, en l’occurrence, les responsables de l’Intérieur et de la Défense. Dans la foulée, Ould Kablia a expliqué l’afflux de migrants clandestins, spécialement africains, sur le territoire algérien, par la situation de leurs pays d’origine, notamment ceux du Sahel comme le Mali et le Niger.
Les autorités algériennes ont pris toutes les mesures pour la prise en charge de ces migrants jusqu’au retour de la stabilité et de la sécurité dans leurs pays respectifs et ce, en application des engagements internationaux ratifiés par l’Algérie en matière de respect des droits de l’homme, a-t-il encore poursuivi.
En termes de lutte contre l’immigration clandestine, le ministre de l’Intérieur a affirmé que les autorités algériennes avaient procédé à l’expulsion de 41 078 personnes vers leurs pays d’origine entre 2009 et 2011 pour séjour illégal alors que le nombre des réfugiés rapatriés de janvier à juin 2012, est de 900 personnes de huit nationalités africaines différentes.
S’exprimant sur la propagation de ce phénomène, il a affirmé que l’Algérie qui était un pays de transit pour les Africains, est désormais un pays de résidence en raison de l’amélioration «remarquable» de la situation économique du pays, sans toutefois omettre de dire que ce phénomène posait plusieurs problèmes d’ordre, notamment sécuritaire et sanitaire.
En vue d’en venir à bout, il a souligné la création de la commission nationale sectorielle au niveau du ministère de l’Intérieur composée de représentants d’instances et services concernés par la lutte contre ce phénomène qui touche, notamment trois wilayas, à savoir (Adrar, Illizi, Tamanrasset), avec pour mission principale la coordination et le suivi outre l’évaluation des efforts consentis dans ce sens.
En effet, la solidarité algérienne s’est toujours manifestée vis-à-vis des pays frères et amis. Elle l’avait fait avec la Tunisie au moment où les visiteurs des autres nations fuyaient la Tunisie dont l’économie nationale est basée en grande partie sur les revenus du tourisme. C’est cette même Algérie qui a ouvert ses portes aux Syriens qui ont fuit les affres du régime Assad, et qui continue à le faire avec les pays du Sahel.
Rebiha Akriche