L’état investit sur leur génie Jeunes: et si on retroussait les manches?

L’état investit sur leur génie Jeunes: et si on retroussait les manches?

La nouvelle politique du gouvernement compte sur le génie des jeunes et leurs innovations afin d’investir de nouvelles branches qui prendront le relais des hydrocarbures.

Le capital humain est un des facteurs déterminants pour la croissance et le développement d’une nation. Cela est bien connu et en ces temps de crise économique, la principale question pour le développement de l’Algérie est la suivante: comment exploiter le potentiel de la jeunesse du pays? Trouver la solution à cette question n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui car cet investissement stratégique ne peut plus attendre. Il faut dire que l’Algérie y pense depuis longtemps et les dirigeants du pays ont accordé des enveloppes financières importantes à la prise en charge de la jeunesse. Cependant, au jour d’aujourd’hui, le retour sur investissement se fait toujours attendre. La jeunesse algérienne n’arrive toujours pas à voler par ses propres ailes, ni à faire décoller l’économie algérienne. La jeunesse, qui enregistre un taux de chômage important, semble être en décalage par rapport aux besoins de l’emploi en Algérie et sa nouvelle politique économique.

Où réside l’erreur? Une question qui doit trouver rapidement une réponse car l’Algérie doit impérativement relancer son économie et se libérer de l’engrenage des hydrocarbures qui représentent actuellement la principale source de revenus du pays. Pour ce faire, elle a besoin de sa jeunesse. D’ailleurs, le gouvernement a lancé un nouveau modèle de croissance économique qui s’appuie notamment sur la diversification des exportations. Pour réaliser cet objectif de diversification, la nouvelle politique du gouvernement compte sur le génie des jeunes et leurs innovations afin d’investir de nouvelles branches qui prendront le relais des hydrocarbures. Ces jeunes devraient se lancer dans la création de petites entreprises ou juste intégrer le monde du travail et lui insuffler une nouvelle dynamique. Le gouvernement s’attend donc à une réactivité de la jeunesse. Une attente bien évidemment justifiée puisque, faut-il le rappeler, depuis plus d’une décennie, l’Etat a consacré énormément d’efforts pour la formation, l’encadrement et l’accompagnement des jeunes. A titre d’exemple, l’Etat subventionne l’emploi à travers plusieurs dispositifs dont le Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DIAP) qui a bénéficié d’une enveloppe de plus de 720 milliards de dinars en dix ans. Cette subvention va dans le sens de permettre aux jeunes de s’insérer dans le monde du travail, en prenant en charge tout ce qui a trait aux salaires et rémunérations. Elle permet aussi aux jeunes d’acquérir cette expérience professionnelle qui leur permettra par la suite de s’affirmer dans le monde du travail et d’y apporter leur savoir-faire. Enfin, elle incite l’employeur au recrutement – puisqu’il est aussi question d’abattements accordés par la sécurité sociale – dans le but de faire baisser le taux de chômage. Mais malgré cet investissement de l’Etat dans sa jeunesse, cette dernière n’a pas encore fait ses preuves et le taux de réussite chez cette catégorie reste en deçà des espérances. En fait, les chiffres parlent d’eux-mêmes: le taux de chômage en Algérie, évalué à 11,7% pour 2017, «devrait atteindre 13,2% en 2018», selon une étude menée par la direction générale du Trésor français, citée par l’APS. L’étude précise également que le taux de chômage des jeunes s’établit à 26% dont 18% pour les diplômés de l’enseignement supérieur. Le taux de chômage des diplômés dépasse «largement» celui des personnes ayant un niveau d’instruction inférieur, a indiqué encore l’étude. Mieux encore, l’étude sur les défis de la démographie au Maghreb relève un décalage entre le capital humain et les besoins du marché de l’emploi. Ce décalage est expliqué par la surreprésentation des étudiants inscrits en sciences sociales et humaines (près de 65%) qui ne répond pas aux besoins actuels de l’économie. Si la hausse du chômage peut s’expliquer par le fait d’un ralentissement de l’activité économique (0,8% de croissance prévu en 2018) qui a contraint les entreprises à libérer leurs personnels (175.000 postes d’emploi ont été perdus entre avril 2016 et avril 2017 contre 99.000 postes d’emploi créés, durant la même période), la surreprésentation des étudiants inscrits en sciences sociales et humaines, elle, ne s’explique que par un manque enregistré au niveau du système éducatif. L’Etat a consacré d’importants investissements dans l’enseignement, mais il semble aujourd’hui que ce système ne remplit pas la mission souhaitée. Celle d’adapter ses enseignements aux besoins de l’économie nationale surtout durant cette conjoncture marquée par les déficits budgétaires des finances publiques. L’erreur réside peut-être à ce niveau et il faudrait penser à rendre le système éducatif plus efficace et en parfaite corrélation avec le monde du travail. Une corrélation qui va sûrement permettre à l’Algérie de s’assurer le développement grâce à l’audace et au génie de sa jeunesse.